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Sujet: MOCKINGJAY ▷ titus a. chamberlain Ven 13 Avr - 19:07
rheagan & titus
❝ BANG, BANG, MY BABY SHUT ME DOWN ❞
Des minutes, des heures. Qui sait depuis combien de temps je me tiens assis là, caressant le corps de la jeune fille assoupie à mes côtés. Caressant n'était peut-être pas le terme juste. Je laissai mes ongles glisser sur sa peau indemne, laissant sur mon passage les traînées rouge de l'épiderme à vif. Je la marquais, dessinant parfois des motifs, laissant libre court à mes mouvement la plupart du temps. Elle était à moi. La plupart des cicatrices sur son corps en témoignait. Je passais ma dans ses cheveux, jouant avec ses boucles blondes. Mes cheveux. Elle m’appartenait jusqu’au dernier centimètre de peau, jusqu'à la dernière portion de son être. Elle était à moi et j'étais à elle. Indissociable. Je comptais ses respirations, calant les miennes aux rythme des sienne, cherchant l'harmonie parfaite. Cherchant sa main, je mêlai mes doigts aux siens, posant ma tête contre sa poitrine, écoutant son cœur. Je fermai les yeux. Avais-je dormi au moins cette nuit ? Je ne m'en rappelais plus, mais j'en doutais. Les yeux lourds, l'esprit embrumé, je me battais pourtant pour ne pas sombrer dans les bras de Morphée. En vain.
Je me réveillai quelques heures plus tard. Blottie dans mes bras, Rheagan dormait toujours, un sourire satisfait qui illuminait son visage. Souriant à mon tour, j’enfouis ma tête dans ses cheveux, pouffant comme un abruti, sans aucune raison, comme j'en avais l'habitude. Elle avait le don de me faire perdre la tête. Je n'avais jamais été très sain d'esprit avant de la connaître, mais elle, elle m'avait fait sombrer. Sombrer dans la folie la plus totale. Elle me faisait perdre la tête, et à vrai dire, j'adorais ça. Comme une drogue, j'en reprenais tous les jours sans jamais m'en lasser. J'avais besoin d'elle, de sa présence, du son de sa voix. Je l'embrassais dans le cou, descendant lentement sur son épaule. Alors que le soleil commençait doucement à monter dans le ciel, je me résignais. Je quittais le corps de rougit par mes griffures de la nuit passée, déposant un dernier baiser sur ses lèvres. Nous devions nous entraîner dans la forêt aujourd'hui, et je savais qu'elle ne m'en voudrait pas de partir plus tôt. Je me tirai du lit à contrecœur, attrapant le tee-shirt qui se trouvait à son pied. Je l'enfilais en me dirigeant vers la cuisine, puis attrapait un bout de pain qui traînait. Tout était calme dans la maison des Chamberlain. Mes parents étaient partis pour le Cinq il y a quelques jours, où mon père avait été envoyé en mission pour une ou deux semaines. C'était un peu notre maison maintenant. A moi et Rheagan. Comme si nous étions une vraie famille. Je secouais la tête devant l'absurdité de cette idée. Une famille. Jamais je n'en aurais. Nous étions tous deux nés pour les Jeux, nés pour mourir. J'avais été élevé de ce but, et tout espoir de retour s'était évaporé lorsque j'avais promis de ramener Rheagan saine et sauve. Adossé à l'embrasure de la porte, je l'observais s’agiter, perdu aux milieux de l'immense lit qui trônait au milieu de la pièce. Je finis mon déjeuner avant de me quitter la maison. Je ne lui laissais aucune indication, elle devinerait. Elle devinait toujours. Comme liée, nous savions toujours retrouver l'autre, sans même le chercher. Nous étions attirés, tel des aimants, impossible de rester séparé bien longtemps. Attrapant un sac rempli d'armes, passant des couteaux aux fusils, je me dirigeais vers la forêt qui bordait les montagnes du district Deux.
Je soufflai. Ouvrant les doigts, je relâchai la flèche qui se planta directement dans l’œil de l’écureuil qui me faisait face. Un jeune. Il n'avait pas compris ce qu'il se passait. Il n'avait pas eu le temps d'analyser la situation, se laissant abattre sans ciller. Sa pitoyable carcasse tomba à quelques pas de moi, et, la ramassant, je le suspendais par la queue aux côté de ses congénères, épinglé sur un arbre dans la même posture. Un sourire sadique alluma mon visage d'habitude si passif, un sourire de fierté devant toutes ces vies que je venais d'arracher. J'aimais ça. Voler quelque chose que je ne pourrais jamais rendre. Leur vie. Je n'en mangerais sûrement pas la moitié. Je les tuais pour le plaisir, le plaisir de les voir ainsi suspendu la tête en bas, se vidant de leur sang. C'est le craquement d'une brindille qui la trahit. Imperceptible pour la plupart des gens, j'avais été entraîné pour réagir à ce genre de bruit, si bien que je l'entendais résonner à travers la forêt. Je saisis une autre flèche, bandant mon arc, visant l'intruse qui venait d’apparaître dans mon champ de vision. Je décochais la flèche, qui alla se planter à quelques centimètres de son visage, dans l'arbre auquel elle était adossée. « Alors Princesse, bien dormi ? » demandais-je, sur mon ton arrogant habituel. Je m'approchai lentement de Rheagan, l'agrippant à l'épaule, l'attirant vers moi. Je logeai ma tête sur le haut de son crâne, appréciant la sensation de son corps du proche du mien. Ma Rheagan. , répétais-je encore, comme pour me rassurer.
Spoiler:
Rheagan, le visage détendu et la mine rayonnante, dormait tranquillement dans le grand lit qu'elle partageait avec son amant. Apaisée, le rictus mi-cruel, mi-enfantin qui d'ordinaire défigurait ses traits n'y trouvait plus sa place. Perdue dans les limbes du sommeil, elle paraissait angélique. C'était absurde. Un ange ne ricanait pas. Un ange n'était pas narquois et détestable. Rheagan était l'antithèse même du séraphin. Son corps laiteux, encore marqué de l'étreinte charnelle qu'elle avait partagé avec Titus la nuit d'avant, était entremêlé aux draps, seuls témoins de leurs ébats. Des griffures délicates sillonnaient son épiderme, traces subtiles de la passion qui les avaient tous deux emportés jusqu'au milieu de la nuit où, épuisés, ils s'étaient enfin endormis. Ses boucles blondes sont étalées sur l'oreiller que le soleil a daigné illuminer l'espace d'un court instant. Gênée par la lumière, ses yeux s'entrouvrent doucement pour cligner des paupières lorsque les rayons de l'astre solaire heurtent trop durement ses iris azuréens. Elle se lève, étire ses muscles, et appose le masque de ses méfaits sur ses traits irréprochables. Son regard se pose sur la rivière bleue de ses veines qui remontent jusqu'à son poignet. Il y a plusieurs traces, sur son bras, des cicatrices qui le coupent horizontalement et en assujettissent la perfection. Des traces de couteaux, principalement. C'est l'un de ses grands jeux, celui du couteau. Apprendre à brider et discipliner la douleur, se faire tellement mal qu'au bout d'un certain temps on ne ressente plus rien. Pas assez pour mourir, mais suffisamment pour transformer son corps en une marionnette de chair. Il ne lui fera pas défaut à cause d'une blessure mineure, lorsqu'elle partira aux Hunger Games. Elle joue à ce jeu avec Titus, lorsque l'un des deux remporte la victoire de leurs combats, il est donné au gagnant la chance de marquer de sa lame n'importe quelle partie de la peau de son adversaire. Ces cicatrices ne sont pas simplement des plaies, chacune raconte une histoire, et clame l'appartenance de Titus sur son être. Ainsi, la croix sur son épaule lui apprend qu'il ne faut jamais tourner le dos à son adversaire. Le triangle, dans la cambrure de son dos, lui rappelle qu'il ne faut jamais sous-estimer celui que l'on combat. Et le cœur, au creux de son cou, lui cri douloureusement ce qu'il en coûte de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Et maintenant, les ongles traîtres de Titus ont dessiné de nouvelles zébrures sur sa peau torturée. Elle les admire dans un miroir, s'amuse à les caresser. Puis, elle entre sous la douche pour se nettoyer, accueillant l'eau fraiche avec reconnaissance et délice. Le liquide parcourt les moindres recoins de son épiderme. Elle sifflote « It's a Small World », une vieille chanson dont l'hymne cassé résonne sinistrement dans la bouche de Rheagan. Quand elle est satisfaite de ses ablutions, elle se sèche et enfile un short et un tee-shirt. La jeune femme attache une ceinture à sa taille avec son vieux couteau rouillé. Elle ne vaut peut-être pas Titus à l'arme blanche, mais elle sait se débrouiller avec une lame. La blonde croise son reflet et se sourit en recoiffant ses cheveux. Elle reprend un nouvel air, Fly me to the Moon, de Frank Sinatra et la fredonne de sa voix chaude et grave en pensant à Titus qu'elle va aller rejoindre dans quelques instants. Elle court sur le chemin, excitée comme une fillette. L'exercice physique la rend extatique, elle adore sentir le moindre de ses muscles se tendre sous l'effort. Rheagan ne croise personne et arrive dans la forêt, ralentissant dans l'ombre des arbres. D'un pas léger et d'une démarche discrète, elle cherche la trace de Titus. Une branche brisée, une trace de pas, de la terre, elle repère les indices de son passage alors qu'elle le suit. Puis, ses yeux se posent sur la silhouette du jeune homme. Son bras droit est tendu au possible, elle remarque d'un air gourmand les muscles qui se dessinent sous son haut. Il relâche la corde et la flèche vient se ficher dans l'oeil d'un écureuil. Il arbore un petit sourire satisfait, elle connaît cette expression. Il adore ça, regarder la dernière flamme s'éteindre dans leurs petits yeux noirs, l'étincelle de leurs vies insignifiantes qui fade jusqu'à disparaître complètement … contempler leurs corps pathétiques tomber pour ne plus jamais se relever. Tuer le fait se sentir puissant. Rheagan adore l'observer dans ces moments là. Malheureusement, elle fait un mouvement incertain et il s'aperçoit de sa présence. Il se retourne et lance sa flèche. Elle se plante à quelques centimètres du visage de la jeune femme, qui cille à peine. Elle lui fait confiance, elle sait qu'un accident n'arrivera jamais. Il s'avance vers elle avec une moue arrogante « Alors Princesse, bien dormi ? » avant de reposer son front sur le sien, leurs deux yeux ancrés dans les iris de l'autre. Elle sourit et se met sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres, laissant sa bouche s'attarder quelques secondes. Les doigts de Rheagan s'égarent sur son cou et elle plante ses ongles dans sa peau pour laisser sa marque. Puis, elle échappe à leur étreinte et répond « Encore faudrait-il que j'ai dormi. Tu m'as tenue éveillée longtemps, hier soir. ». Elle rit et s'éloigne davantage « Il faudra que j'aille voir Azrael, cette après midi. J'ai laissé l'un de mes couteaux chez lui, la semaine dernière. Avec un peu de chance, il s'est empalé dessus, qui sait. » elle laisse le mépris couler dans sa voix. Ses yeux cherchent quelque chose sur le visage de Titus qu'elle ne trouve pas. Il évite son regard. Choisissant d'en ignorer la cause, elle demande d'un ton plus enjoué « Alors, Chamberlain, tu penses que tu pourrais m'attraper dans les bois ? » elle glousse et rajoute d'un air séducteur « On va voir si le grand méchant loup se cache derrière un arbre. Peut-être que je pourrais lui toucher la queue ? ». Sans attendre de réponse, Rheagan part en courant.
Cinq. Cela me faisait maintenant cinq victimes. Cinq petits écureuil attachés la tête en bas, agonisant encore pour certain. Je contemplais mon spectacle, fier de moi, laissant un rictus satisfait déformer mon visage. Je laissais ce sentiment me parcourir, me bercer. Je souriais rarement. Généralement, quand je le faisais, Rheagan était aux alentours. Mais il m’arrivait de m'amuser seul. Et dans la plupart des cas, c'était quand je tuais. Quand j'admirais leur carcasses, souvent sans vie, mais parfois se battant pour ne pas partir, ça me faisait sentir … vivant. Vivant, oui c'était le mot. La flèche que je décochais ensuite n’était pas destinée à abattre un animal. Elle s’enfonça dans le bois, frôlant presque la joue de la jeune blonde qui se tenait à côté. Elle n'avait pas bougé d'un poil, me faisant entièrement confiance. Beaucoup de nos jeux consistaient à viser l'autre avec une arme. Que ce soit un couteau, une flèche ou même des lances, on tâchait de viser le plus près du corps de l'autre, mais sans jamais le toucher. Bien sûr, on avait déjà eu des accidents, mais cela restait relativement rare. Viser était une chose qui me venait naturellement ; Rheagan avait plus de mal, mais elle restait une chasseuse hors pair. Entraîné comme nous l'étions, on ne se trompait jamais. Et même si une lame avait la mauvaise idée de se planter dans la chaire de la victime, nous nous infligions des douleurs bien plus importantes ; nous aimions tellement ça. Si bien que ces accidents finissaient souvent derrière les buissons, avant même de se rendre chez un médecin. Si bien qu'elle se tenait là, le regard aguicheur, me dévorant du regard. Je ne résistais pas à l'envie de l'enlacer, plongeant mon regard dans le siens. Je la laissais m'embrasser, enfoncer ses ongles dans les muscles de mon épaule. J'écrasai son corps contre le mien, l'enfermant entre mes bras de toutes mes forces. Elle s'éloigna de quelques centimètres. « Encore faudrait-il que j'ai dormi. Tu m'as tenue éveillée longtemps, hier soir. » J'émis un petit rire moqueur, me rappelant de la nuit dernière. Nous n'avions pas beaucoup dormi, ça, c'était sûr. Je cherchais une réplique cinglante à lui asséner, mais elle enchaîna directement. «Il faudra que j'aille voir Azrael, cette après-midi. J'ai laissé l'un de mes couteaux chez lui, la semaine dernière. Avec un peu de chance, il s'est empalé dessus, qui sait. » Azrael. Je me figeais sur place, l'imaginant seule dans la maison écœurante de notre futur mentor. « Non. » échappais-je à contrecœur. Elle ne savait pas. Elle ne devait pas savoir. Dans ma tête tout s’embrouillait, si bien que je dû me concentrer pas lui révéler la vérité. Je ne lui cachais jamais rien. Entre nous, nous n'avions jamais de secret. Jamais. Elle savait tout de moi, je savais tout d'elle. Nous passions la plupart de notre temps ensemble, si bien que ça limitait le temps d'en créer de nouveaux. Les secrets, c'était le mal. A ce moment précis, devant son air interrogatif, je voulais tout lui dire. Tout divulguer, tout de cette fameuse après-midi chez cet obsédé. Mais je devais résister, si je faisais tout ça, c'était pour la protéger. Elle n'avait pas besoin de ça sur la conscience. Je tâchais d'éviter son regard insistant, le visage dur. Reprend toi abrutit !, pensais-je. C'est pas avec cette gueule de déterré que tu lui ferras croire que tout vas bien ! Je relevais les yeux, avant de voir la voir s'éloigner dans les bois. Un rictus malicieux s'alluma sur son visage. Celui que j'aimais tant. « Alors, Chamberlain, tu penses que tu pourrais m'attraper dans les bois ? » Elle gloussa comme une gamine, et je me joignis à elle. Un sourire sadique, mauvais, illumina mon visage. Effrayant pour la plupart, je savais que c’était celui que préférais Rheagan. Je m'approchais d'elle de la même manière qu'un prédateur se rapprochais de sa proie. « On va voir ça ma belle. Mais un conseil : tu ferais mieux de prendre de l'avance. » lui lançais-je d'un ton menaçant. Je haussai un sourcil devant la moue enjôleuse qu'elle venait de prendre. « On va voir si le grand méchant loup se cache derrière un arbre. Peut-être que je pourrais lui toucher la queue ? » Elle fila à travers les arbres, d'une agilité déconcertante. Je pouffai avant de me lancer à sa poursuite, d'un pas beaucoup plus lourd que le siens. Je n'avais presque aucune chance de la rattraper, l'agilité n'avait jamais été mon fort. Je parcourrai la petite forêt du district Deux, essayant de la traquer ; un craquement de branche d'un côté, un gloussement enfantin de l'autre. Elle était partout autour de moi, insaisissable. « Je vais t’attraper Princesse, je vais t'attraper et je ne te lâcherais plus jamais ! » lâchais-je d’un ton peu convaincant. Soudain, elle poussa en grognement aigu, puis sauta de la branche au-dessus de moi pour m'atterrir dessus. Je l'attrapai et la renversai par-dessus mon épaule, l'écrasant au sol de tout mon poids. Elle essaya de se débattre, mais je posais mon bras sous sa gorge, l'empêchant de bouger. « Ne va pas chez Azrael, Rhea. J'irais le chercher ton couteau. » dis-je, la mine sérieuse. Je déposais un baiser sur son front avant de relâcher mon emprise sur son cou. Je devais la dissuader. Je ne savais pas comment mais elle ne devait pas y retourner. Avec un peu de chance elle ne me poserait pas trop de questions. Avec un peu de chance elle prendrait ça pour de la galanterie. Mais la chance n'était pas vraiment de mon côté ces derniers temps, et la galanterie ne nous était pas une chose très familière.
Spoiler:
« Non. » protesta t-il, comme si ce mot avait arraché sa langue et heurtait davantage ses lèvres. Rheagan avait le sentiment qu'il savait quelque chose qu'elle ignorait. Mais depuis quand lui cachait-il des choses? Titus lui racontait toujours tout. C'était comme ça qu'ils fonctionnaient, à cœurs et esprits ouverts. Transparents l'un pour l'autre. S'il lui cachait quelque chose, ça devait être grave. Et si c'était grave, alors Rheagan ne savait pas si elle pouvait lui faire confiance. Ce serait une première. Et elle ne savait pas ce qui provoquait cette réaction chez lui. D'accord, Azrael était un type répugnant, le genre de gars qui baise tout ce qui bouge, et même tout ce qui ne bouge pas. Le nez toujours enfoui dans son rail de coke alors que sa queue pilonne dans la petite chatte humide de la première salope avec les jambes ouvertes et le vagin mouillé qui se présente. Mais Titus ne s'était jamais inquiété de ses visites chez lui. Elles étaient fréquentes, et Rheagan n'avait pas le choix. C'était ça ou perdre le soutien d'un mentor pendant les jeux. D'accord, Azrael était un pervers qui n'en perdait pas une pour lui faire des avances. Mais il n'était pas jaloux, quand même ? La jeune femme était tout à fait capable de se défendre. Qu'il approche trop près, et elle lui arracherait les couilles. Avec les dents, si nécessaire. Titus savait ça. Azrael aussi. Elle détestait les secrets. Et elle était bien déterminée à connaître la vérité, quoi qu'il en coûte. Si Titus ne voulait pas lui dire, elle irait la demander directement à Azrael, et ce petit salop n'était pas difficile à acheter. Elle n'aurait qu'à cambrer ses hanches, remuer son cul et lécher sensuellement ses lèvres qu'il serait déjà à quatre pattes en train de se branler. Titus resta silencieux, alors elle enterrait ses inquiétudes dans un coin de son esprit. Elle y réfléchira plus tard. D'un coup, le phœnix se métamorphose et elle s'enflamme. Et le petit chaperon rouge décide de se promener dans la forêt ... Le loup l'attrapera t-elle ? « On va voir ça ma belle. Mais un conseil : tu ferais mieux de prendre de l'avance. » claironne Titus, la menace évidente dans sa voix. Elle rit et se dérobe en courant très vite dans la forêt. Le son de ses propres gloussements l'accompagne encore quelques secondes, puis elle se tait définitivement, attentive au moindre son qui pourrait dévoiler l'approche de son chasseur. L'instinct prend le dessus. Son corps se mouve différemment. Elle n'est plus humaine : elle est féline, gracieuse, elle maraude autour de lui, se donne et se dissimule. Parfois, elle rit, des craquements indiquent sa présence, mais le temps qu'il arrive elle n'est déjà plus là. Peu convaincu, il l'avertit « Je vais t’attraper Princesse, je vais t'attraper et je ne te lâcherais plus jamais ! ». Elle frissonne, montée provisoirement dans un arbre. Elle a la chair de poule. Elle est tentée, un instant, de se rendre pour pouvoir sentir la chaleur de ses bras autour d'elle, mais ce n'est pas du jeu. Elle doit suivre les règles. Il perd en vigilance. Il a déjà abandonné les recherches, il faut dire qu'elle est la meilleure à ce manège, et elle lui fait littéralement tourner la tête. Dans ces instants là la bête qui dort dans son ventre, celle qui réclame du sang et de la violence, se met à gronder. Elle sourit, c'est son tour à elle d'être une prédatrice. Ses lèvres se retroussent, elle s'étire et saute sur lui en rugissant. Malheureusement, Titus réagit rapidement et la plaça en dessous de lui. Se battant pour dominer, il plaça son bras sur son cou et elle céda. « Ne va pas chez Azrael, Rhea. J'irais le chercher ton couteau. » intime Titus. Elle lève un sourcil alors qu'il la relâche. Rheagan pince des lèvres. « Pourquoi ? » claque t-elle brusquement. « Donnes moi une bonne raison pour laquelle je n'irai pas chez notre mentor cette après midi. Tu veux gagner les jeux, c'est ça ? Tu as décidé, d'un coup, que nous n'étions plus une équipe ? Que tu voulais rester en vie ? ». Rhea pleurait rarement, mais elle sentit les larmes border la lisière de ses yeux. « Ça fait une semaine que tu réagis bizarrement dès que je mentionne le nom d'Azrael. Alors tu vas m'expliquer immédiatement la raison de ton comportement. » elle ne lui laisse pas le temps de partir et l'attrape brusquement par les épaules pour le clouer au sol.
Le souffle court, je regrettais immédiatement mes paroles. Je n'aurais rien dû dire. Depuis le début, je n'aurais rien dû laisser paraître. J'étais un piètre acteur, certes. Je ne comptais pas sur ça pour gagner les Jeux, je n'avais rien à cacher, rien à inventer. Je n'avais qu'à être moi-même, fort, déterminé, et les sponsors accouraient sans m'en demander plus. Mais dans cette situation, mon charisme n'y faisait rien. Elle savait. Elle me connaissait trop bien. Et même si elle n'avait jamais rien dis je ne doutais pas qu'elle eut déjà deviné que quelque chose me tracassait, à la minute même où elle s'était réveillée. Je n'avais rien besoin de dire, rien besoin de faire. Elle le lisait dans mes yeux. Elle était reliée à moi. Aussi appliqué que j'avais été depuis le début de la semaine, elle l'avait deviné. Malgré tout, malgré le fait que je n'aurais pas pu lui cacher bien longtemps, mes idées s'embrouillaient. Je devais chercher comment éviter -ou du moins repousser- les explications. Mais j'en avais déjà trop dis. Sous mes yeux, un millier d'expressions traversaient le visage de Rheagan. Je jurai silencieusement, me traitant de tous les noms en pensés. J'avais promis de ne pas lui infliger ça. Elle ne devait pas être au courant, elle avait tellement d'autre chose à se préoccuper. Les Jeux approchaient à grands pas, et je ne voulais pas qu'elle soit obnubilée par une idée de vengeance, envers la seule personne qui nous soit utile. Notre seul contact extérieur dans l'arène. Quoique, si cela pouvait la motiver à revenir l'achever de ses propres mains … Elle lève un sourcil et je desserre mon emprise. Ma puce, pensais-je. Qu'est-ce que j'avais fait. Elle pinça les lèvres. Je détestais cette mimique, je la détestais plus que tout. Elle n'annonçait rien de bon. « Pourquoi ? » Sa langue claqua, sa question fouetta l'air, sèchement. Le regard froid, elle me fixa avec colère. « Rhe... » Elle ne me laissa pas finir, continuant sur sa lancé. « Donnes moi une bonne raison pour laquelle je n'irai pas chez notre mentor cette après-midi.» Des raisons, j'aurais pu en trouver mille, si elle m'avait laissé le temps de parler. Mais elle continuait, d’une voix emplie de colère, bien qu'un peu tremblante. Je détestais la voir comme ça, j'aurais tout fait pour qu'elle ne prenne pas cet air. Mais maintenant qu'elle était lancée, je ne pouvais plus rien faire. «Tu veux gagner les jeux, c'est ça ? Tu as décidé, d'un coup, que nous n'étions plus une équipe ? Que tu voulais rester en vie ? » Elle m’aurait poignardé, j'aurais certainement eu moins mal. Je restais pantois, je la regardais choqué. Comment avait-elle pu sortir ça ? Comment ? Comment pouvait-elle ne serait-ce que l'imaginer ? Je faisais tout pour elle, je me battais pour qu'elle reste en vie. J'allais donner ma vie pour qu'elle puisse remporter les Jeux. Comment pouvait-elle douter de mon amour pour elle ? Je ne trouvais pas les mots. Je la fixai d'un regard vide, choqué. Lentement, j'essayais de trouver quoi dire. « Rheagan, amour. » En vain. Aucune explication concrète ne voulait venir. D'un air désolé, je secouai la tête. « Ça fait une semaine que tu réagis bizarrement dès que je mentionne le nom d'Azrael. Alors tu vas m'expliquer immédiatement la raison de ton comportement. » Je me crispai.
Elle dut le sentir, et me plaqua au sol. Le choc expulsa tout l'air de mes poumons, mais je ne la quittai pas du regard. Elle me fixait, de cet air perçant, celui auquel je ne pouvais pas résister. Elle attendait une réponse, mais je n'étais pas capable de lui donner. Je ne voulais rien lui dire. Ma pauvre Rheagan. Je savais qu'elle était forte. Je le savais, mais je n'arrivais pas à lui infliger ça. « Rheagan ... » répétais-je comme un idiot. Il fallait que je lui explique, il l'aurait bien fallu un jour. Je savais qu'elle ne me lâcherait pas tant que je n’aurais rien dis. « Rhea, Azrael est un con tu sais bien. » Je cherchais mes mots, m'exprimant d'un ton maladroit, chose étrangère pour moi. Je savais régler n'importe quoi sans aucun problème, avec le force ou non. Mais quand ça touchait à Rheagan ... « Je sais qu'il est notre seule chance, mais des fois, c'est tellement dur de se retenir. On dirait qu'il fait les choses sans réfléchir. Qu'il ne pense pas à ce qui pourrait se passer. » Je tournais autour du pot, elle n'allait pas aimer. « Il a fait quelque chose que je ne lui pardonnerais pas. Jamais. S'il est encore en vie c'est pour qu'il nous aide pendant les Jeux. » Je marquai encore une pause. « Fait-moi confiance mon ange, ce n'est pas contre toi. Tu le sais bien. » Je ne pouvais pas lui dire. Non. « Tu sais bien que je fais toujours tout pour ton bien à toi. Crois-moi. » Je tentais un sourire, peu convaincant. Comment pouvais-je lui annoncer ça ?
Dernière édition par Pawn Shop Blues le Sam 29 Déc - 21:12, édité 3 fois
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Sujet: MOCKINGJAY ▷ titus et azrael Ven 13 Avr - 19:09
Spoiler:
Je ne pouvais même plus réellement bouger.
Les gestes m'étaient trop douloureux. Même respirer relevait du miracle. J'étais épuisé, fatigué, exténué, en train de crever comme un chien. Mon front trempé de sueur était désagréable, et je n'avais même plus la force ni le courage de lever la main à mon visage pour me débarbouiller. Étendu sur le canapé du salon, les jointures des mains blanches à force de me cramponner au rebord, je me sentais réellement mal. Pour la première fois depuis longtemps. J'avais toujours été un habitué de la douleur, y trouvant même un plaisir malsain - putain ouais, c'était vraiment bon. J'aimais voir ma chair à vif. J'aimais voir du sang - mon propre sang - dégouliner de blessures encore fraîches. Ca avait quelque chose d'apaisant. Mais cette souffrance là n'avait rien d'agréable. Au contraire. D'autant plus que j'étais clean depuis trop longtemps. Mon corps me réclamait sa dose de drogue habituelle. Dose que j'étais incapable de prendre dans cet état là. Mes provisions étaient à l'autre bout de la maison, et la douleur m'empêchait de faire un seul pas. C'était trop. Trop. Mon sang pulsait lourdement dans mes tempes, m'arrachant régulièrement un gémissement de douleur. Ma tête me paraissait trop pleine - pleine d'idées, d'eau, de verre pilé. Ma bouche était trop sèche. Chaque inspiration était un supplice. J'avais besoin de quelqu'un. Mais personne n'était là. Personne n'était jamais là. J'avais demandé à ce que les visites soient interdites dès mon installation au Village des Vainqueurs. Je restais seul la plupart de mes journées, et ça me convenait. C'était parfait pour recevoir des putes et me défoncer le plus possible. Je m'étais à la longue persuadé que j'avais fait le bon choix. Putain de merde, qu'est ce que j'avais été idiot. Si je n'avais pas ma dose, j'allais crever. Ou devenir fou. M'ouvrir les veines avec mes propres ongles et me vider de mon sang lentement, goutte par goutte. Peut-être même que personne ne me retrouverait. Ce ne serait que l'odeur qui alertait mes voisins, une odeur de décomposition avancée. Ou bien mon dealer passerait me voir, s'inquiétant de mon absence. Et il tomberait sur mon cadavre. Je fermai les yeux, prenant une longue et profonde inspiration, tentant de ne plus penser à cette putain de douleur aux côtes.
Au départ, la douleur n'était que peu prononcée. Comme si j'avais un petit bleu. D'ailleurs, ça m'amusait d'enfoncer mes doigts entre mes côtes saillantes. Mais les jours passants, ça devenait insupportable. Je n'avais même pas compris comment j'avais pu avoir une côte cassée - c'était mon putain de diagnostic, et j'avais sans aucun doute raison - mais au final, j'avais capté. Si j'étais dans cet état là, c'était à cause du petit Chamberlain. Un taré. Totalement obsédé par sa tendre petite amie.. A vomir, tout ça. Je n'avais rien contre la présence de Titus. Mais cette Rheagan.. C'était une autre affaire. Toujours à dandiner son petit cul. Une vraie petite catin. Et les catins, ça m'excitait. J'avais fini par la coincer seule. Elle avait pris un thé chez moi. J'avais versé une drogue somnifère que mon dealer m'avait offerte pour m'aider à dormir dans sa tasse. Je me rappelle avoir traîné son corps mou sur le lit et commencé ma petite affaire. J'avais déjà fait ça tellement de fois que ça en devenait répétitif. Me frotter tout contre le corps inanimé de ma victime pour chopper la gaule. Ôter les habits de ma pauvre proie. La marquer d'une manière ou d'une autre - un suçon dans le cou, par exemple. Et au moment où j'allais passer aux choses sérieuses, cet imbécile de Chamberlain était entré dans ma chambre. On s'est battu. Ca devait être là qu'il m'a défoncé cette putain de côte de merde. Tout ça parce qu'il était trop possessif.
Cette idée m'arracha un sourire. Il voulait protéger sa chère et tendre? Il en était incapable. Il était encore trop attaché à des sentiments humains pour pouvoir faire un bon boulot. Il se prétendait carrière, pourtant il n'en n'avait que la carrure. Mais j'avais besoin de lui. Dans un effort qui me parut surhumain, je tendis la main vers mon téléphone et composai à la hâte son numéro. Je le savais par coeur. La faute à mon cerveau détraqué. Je retenais des choses sans importance, mais j'étais parfois incapable de me rappeler de mon propre prénom. Après plusieurs minutes d'attente - il devait sûrement baiser sa copine - il décrocha. Prenant sur moi pour lutter contre la douleur, je lui crachai froidement quelques mots. « Chamberlain, ramène ta gueule d'attardé chez moi. » Et je raccrochai brutalement. Je mis plusieurs secondes à me remettre. Je fermai les yeux à nouveau, reprenant le contrôle de ma respiration. Plus que quelques minutes et la douleur allait s'arrêter. Chamberlain allait se pointer, me filer un truc de mon armoire de secours et tout allait redevenir normal. L'idée d'un rail de coke me calma. J'imaginais déjà mes bronches se dilater, mon coeur s'apaiser et un sentiment de bien être m'envelopper. Peut-être même que je pourrais prendre un verre de piquette. Ou deux. Ou trois. Ou la bouteille entière.
Lentement, je me sentis tomber sur le côté, et, n'arrivant pas à me rattraper au canapé, je tombai lourdement au sol, à plein ventre. Comme un chien bâtard. Ahaha. Je me roulai en boule pour calmer la douleur. Ca faisait toujours aussi mal, mais je tentai de relativiser. Chamberlain allait arriver. Il allait venir. Il allait me relever. Il allait s'occuper de moi. Ma côte cassée allait se resouder d'elle même. J'allais juste faire un tour au Capitole pour accélérer la guérison. Et puis me faire un nouveau tatouage. Un ange. Des ailes d'ange sur la nuque. Oui, exactement ce qu'il me fallait. Je remarquai que mon corps bougeait d'avant en arrière comme un putain d'handicapé, mais ce mouvement avait quelque chose de rassurant. Et tant pis si cet gros con de Chamberlain me voyait comme ça. De toute façon, il ne pouvait rien dire. C'était moi qui avait le destin de sa copine entre les mains. Un faux pas de travers et je refusais tous les sponsors pour la catin. Dans mon dos, j'entendis la porte claquer et des bruits de pas. « C'est le Chamberlain ? » je lançai froidement en me roulant un peu plus en boule. « Viens me relever et me mettre sur le canapé, attardé. Me laisse pas par terre. »
azrael & titus
❝ CARRY THAT WEIGHT ❞
D'un geste doux, je remis une mèche derrière son oreille. Doux. J'avais tellement peu l'habitude d'utiliser ce mot que ma phrase sonna fausse, utilisant un répertoire qui m'était inconnu. Et pourtant, malgré la nature étrangère du geste, j'aimais ces quelques touches de tendresse. Rien ne m’excitait plus que la violence, certes. J’exultais lorsqu'elle me frappait, de toutes ses forces, qu'elle me renversait au sol, ou encore plus quand elle sortait les dents. Masochiste. Oui sûrement, je l'étais. Et j'aimais ça, putain, plus que tout. Et pourtant, l'apercevant ainsi, la tête sur mes genoux, je ne pouvais m'empêcher de faire preuve de d'affection. Pourquoi ? Pourquoi être doux alors qu'on ne m’avait enseigné que rage et colère ? Peut-être était-ce naturel quand on aimait quelqu'un. Et moi je ne l'aimais pas Rheagan. Je la vénérais. Ma déesse, mon univers. Doucement, je longeais de mon doigt l'arrête de son nez, le contour de sa bouche, sa mâchoire entrouverte. Non je ne l'aimais pas. Il faudrait inventer un mot pour ce que je ressentais. Obsession ? Peut-être. Mais je me m'en balançais, je pouvais être atteint de tout ce qu'ils voulaient, tant que je pouvais être avec elle. Ma main descendait vers son cou, y dessinant des zigzags. Alors que j'écartais ses cheveux, je regrettai immédiatement mon geste, découvrant la marque violacée sur sa peau blanche.
« Putain » murmurais-je, serrant les poings pour contenir la colère qui refaisait surface. Me mordant la lèvre jusqu'à me blesser, j'essayais de chasser les souvenirs de cette journée, en vain. La face d 'Azrael en m'apercevant, Rheagan allongée sur le lit à moitié nue. Je lui aurais détaché la tête avec les mains. Je lui aurais arraché le cœur. Ce sale pervers dégueulasse. Je connaissais sa réputation. J'aurais du savoir. Je n'aurais pas dû la laisser chez lui toute seule. Et pourtant, en bon couillon, j'étais resté à la maison, bloqué sur le livre de plantes comestibles entre les mains. J'avais vite abandonné toutes ces katniss, rue et autre plantes inutiles, préférant aller m'entraîner avec ma bien aimée et notre futur mentor. Intuition peut être, ou peu importe ce que c'était, j'avais eu raison. Parce qu'une fois arrivée dans la chambre de l'abruti, il était là, au-dessus de Rheagan. Mon corps n'a même pas attendu le signal de mon cerveau. J'ai fondu vers lui, le plaquait à terre, le frappant de toute mes forces. Bien sûr, il s'est pas laissé faire. Mais ce vieux sac d'os, pourris jusqu'au qu'à la moelle, qu'est-ce qu'il aurait bien pu me faire ? Après quelque coup, et un poignet foulé et des côtes fêlées, il avait attrapé son flingue. Il n'avait même pas le courage de m'affronter. Je n'avais pas eu d'autre choix. Tremblant de rage, de frustration , j'avais attrapée Rheagan et était parti. Qu'est-ce que j'aurais pu faire de toute manière ? Le goût de sang se répandait doucement dans ma bouche. Cette sensation familière m'apaisa légèrement, je détendis peu à peu mes poings, recommençant à tracer les lignes imaginaires sur la peau immaculée de Rheagan. Comment avais-je pu la laisser ? Voilà une semaine que je ne l’avais plus quitté, paranoïaque, craignant un autre désastre. Je la fixai ; elle semblait paisible, endormis sur moi. Calme. Il lui manquait quelque chose. Il manquait cette lueur de sadisme dans son regard, pour en faire ma Rheagan. Ma pauvre Rheagan qui ne se rappelait de rien. Droguée comme elle l'avait été, ce n'étais pas étonnant. Et pourtant, lorsqu'elle s’était réveillée, je n'avais pas eu le courage. Pas eu la force de lui raconter la vérité. J'avais évoqué une altercation avec les drogués, mais j'avais tu le passage la concernant. Elle n'avait pas à savoir, même si ça me tuais de lui cacher quelque chose. Il n'y avait pas de secret entre nous, jamais. Plongé dans mes idées noires, absorbé par ma réécriture de ses lignes, je sursautais en entendant le téléphone.
Un son strident, répétitif, insoutenable. Je détestais les téléphones. J'avais un nombre incalculable de fois arraché le combiné, coupé les fils, détruis les câblages. Et pourtant, chaque fois il réapparaissait, plus insupportable que jamais. Je posai la tête de Rheagan sur le canapé avant de traverser la pièce, boitant légèrement, me rappelant les événements de la semaine passée. Je saisis le combiné, de la mauvaise main, le contact avec mon poignet foulé m'arrachant un gémissent plaintif. « Chamberlain, ramène ta gueule d'attardé chez moi. » Azrael. Je voulu contester, lui lancer les plus beaux sobriquets que je connaissais , mais il avait déjà raccroché. Lâchant un grognement de rage, j’expédiai l'appareil toujours dans mes mains à l'autre bout de la pièce. Je lançai un coup d'œil vers la jeune blonde assoupit sur le canapé, qui n'avait pas bronché. « Sale chien ! » lâchais-je pour moi-même. Pourquoi irais-je lui rendre visite, si ce n'est pour lui casser la gueule ? J'envoyais mon pied fracassé fauteuil à mes pieds, ignorant la douleur de l'impact. Je ne voyais aucune raison valable de répondre à son appel. C'est le souffle lourd de Rheagan qui me rappela pourquoi je ne l’avais pas encore achevé. Les Jeux bien sûr. Je soufflai à mon tour, déçu de ne pouvoir foutre une raclée à ce petit merdeux. Si je voulais qu'elle revienne, si je voulais qu'elle survive, je devais faire ça. A contre cœur, j'attrapai une veste et embrassait la jeune femme sur le front. J’espérais être de retour avant qu'elle se réveille, même si je n'avais aucune idée de ce qu'il m'attendait là-bas. Malgré l'urgence dans la voix d'Azrael, je marchais d'un pas lourd vers le Village des Vainqueurs, contournant toutes les allées les plus fréquentées. Je n'aimais pas me mêler à la foule, encore moins en si mauvais état. J'aurais été capable de descendre n'importe qui, certes, mais je détestais montrer mes faiblesses. Et malgré tous les efforts du monde, je n'arrivais pas à gommer ce vilain boitement. Je mis le double de temps qu'il me fallait d'habitude pour arriver dans la grande maison de l'ancien gagnant.
Je pénétrais sans frapper, par la porte entrouverte, laissant cette dernière claquer lourdement après mon passage. Je fus frappé par l'odeur de renfermé qui planait dans la maison. Bien que celle-ci sente la mort en temps normal, une atmosphère encore plus pesante flottait dans la maison aujourd'hui. « Viens me relever et me mettre sur le canapé, attardé. Me laisse pas par terre. » Je me dirigeai vers l'origine de ses paroles, du même pas traînant que lors de mon arrivée. A la place du vainqueur défoncé habituel, intimidant bien qu'un peu freluquet, je trouvais, roulé en boule sur le sol une sorte de larve, de charogne agonisant. J'émis un rire moqueur, qui résonna dans toute la maison. Sérieusement ? C'était ça qui devait nous tenir en vie dans l'Arène ? Qui devait la faire revenir ? Mon éclat de rire dura encore quelque seconde, jusqu'à ce qu'Azrael ouvre la bouche. Sans lui laisser le temps de d’émettre le moindre mot, mon poing s'écrasa sur sa mâchoire. J'avais mis dans ce coup toute ma force, toute ma colère, toute ma frustration, si bien qui avait dû le sentir passer. Et qu'il le sentirait encore un bout de temps. Je me remis à rire, comme un hystérique. Comme un gosse devant un gamin à sa merci. « Alors l'enflure, pas trop en manque ? » Ça se voyait à sa tête qu'il n'avait rien pris depuis un petit bout de temps, on ne pouvait pas le rater. Effleurant ses côtes du bout de mon pied, je repartis dans un fou rire devant son expression. Il souffrait, ce pauvre petit pervers. Ressaisis-toi, abruti!, pensais-je. C'était lui qui déciderait de notre sort dans l'arène, je ne pouvais pas foutre l'avenir de Rheagan en l'air. Pas maintenant. Obéissant à sa première requête, je le soulevais avant de le déposer lourdement sur le canapé, sans faire plus attention à ses blessures qu'à ses gémissements. Plié en deux sur le sofa, je le regardais en souriant, avec plus de contenu cette fois. « Bon Papi, qu'est-ce que tu veux de moi ? » dis-je, le regard sadique, exaltant devant le visage défait du jeune homme. J'étais assez fier de moi en fait. Cette larve devant mes yeux, c'était mon œuvre.
Spoiler:
Cet attardé de Chamberlain allait me relever. Plus que quelques secondes d'attente et j'allais être remis sur pied. Plus que quelques secondes et mon corps retrouverait ses marques, plus que quelques secondes et mes pupilles se dilateraient, recouvrant mon iris. J'avais juste à attendre. Avec une putain de lenteur, il se dirigea vers moi - je pouvais déduire ça du bruit de ses pas sur le sol. Ma respiration se fit plus profonde. Il allait se foutre de ma gueule. Ca allait lui faire plaisir, à cet enfoiré, de me voir totalement à la ramasse, à moitié en train de crever, trop en manque pour agir normalement. Je fermai les yeux, pressant mes paupières jusqu'à en avoir mal. Son rire froid raisonna dans la pièce vide. Un vrai rire de connard. Ah oui.. Si j'avais été bien, je l'aurais shooté. Juste pour voir si avoir le crâne éclaté et le visage ensanglanté ça le ferait rire. On retrouverait de sa cervelle aux quatre coins de la pièce. L'odeur de sang serait présente pendant plusieurs jours. Je pourrais compter sur Hunter - un Pacificateur - pour nettoyer la scène et me trouver un alibi. Et Chamberlain hors d'état de nuire, je me ferais un plaisir de m'occuper de sa charmante Rheagan. Au moment où j'ouvrai la bouche, pour cracher une énième insulte envers le putain de gros porc qui me servait de sauveur, une douleur presque aussi atroce que celles de mes côtes me défonça le visage. Une dent sauta dans ma bouche. Je sentis ma lèvre inférieure se fendre brutalement. Ma mâchoire ne répondait plus. Le choc me fit retomber sur le dos, m'arrachant un gémissement de douleur supplémentaire. Je ne pensais d'un seul coup plus à ma dose de drogue. Je voulais juste une vengeance. Une vengeance sanglante. Une putain de vengeance, où Chamberlain finirait avec la bite sauvagement arrachée. Mais je ne pouvais rien faire.
La douleur ne s'estompait toujours pas. Après un rire dégueulasse qui me fit réprimer un haut le coeur, il me jeta une phrase, comme on jetterait un ordre à un chien. Oui, j'étais en manque. J'étais en train de tourner cinglé. J'étais prêt à m'ouvrir le ventre, à sauter du toit de ma demeure pour peu qu'on me donne un peu de poudre. Il tâta mes côtes brisées du bout du pied, mais de toute façon, mon corps ne répondait plus. D'un seul coup, brutalement, je ne ressentais plus la douleur. Et c'était mieux comme ça. Je le laissai me soulever sans délicatesse, imaginant à quel point je devais faire pitié. Un squelette en état de décomposition. Chamberlain me posa sur le canapé, et la douleur reprit. Je le regardai fixement. « Gneuve medose. » je fis, incapable de prononcer un seul putain de mot. C'était trop dur d'articuler, merde. Je calai ma tête contre l'assise du canapé. « Gneveu dla paudre. » je répétai, n'arrivant toujours pas. Je laissai un soupir qui ressemblait plus à un gémissement craintif qu'à autre chose s'échapper de mes lèvres. J'avais honte, putain ouais, j'avais jamais eu autant honte. Et il fallait que ce soit cet enculé de pédale de Titus qui soit témoin de ça. « Maeh dose... » je fis, fermant les yeux. « Ma... dose... » Ma respiration s'accéléra sans que j'y fasse grand chose. Je n'avais été comme ça qu'une seule fois. Après le premier viol que j'avais commis. C'était tellement bon que je voulais juste recommencer encore et encore, et encore, juste pour entendre indéfiniment les suppliques de ma victime. Mais au moins, c'était agréable. Ouais, putain ouais, c'était tellement bon de voir la peur dans le visage d'une innocente. Est-ce que je l'avais tué celle là?
« Donne mla dose... donne mla dose... donne mla dose... »
Je poussai un nouveau gémissement, sentant des larmes affluer sous mes paupières closes. Je voulais juste ma dose. Juste ça. Juste ma poudre. Juste un joint. Juste une petite pilule. Juste un verre d'absinthe. Pas plus. Et on ne me le donnait pas. On me regardait mourir. Est-ce que j'étais en train de crever pour de vrai? Ma peau me brûlait, je pouvais sentir mes intestins se tordre. Mes mains tremblaient - oh putain de merde, elles tremblaient ! - mon corps tout entier n'était plus tourner que vers une seule chose. « Jt'en sup..plie.. » Mes plaintes sonnaient affreusement mal à mes oreilles. Je voulais juste qu'on me flingue. J'étais une sous merde. Une petite merde ambulante, en manque, avec un cerveau totalement grillé. « Steilpait... » Mes mots ne voulaient plus rien dire. Je rouvrais les yeux, basculant ma tête en avant. Je ne distinguais à présent plus les formes précises. Juste des contours grossiers - bordel, je pleurais ? Quelque chose de froid sur ma joue confirma cette hypothèse. Je chialais comme un marmot. Comme une pédale. Comme une tapette. Mais je ne pouvais rien y faire. Je voulais juste que cette sensation de manque s'arrête. D'une manière ou d'une autre. Je mis toutes mes forces à lever le bras et à pointer le doigt vers le tiroir d'une armoire à l'autre bout de la pièce. « Je veux.. un choint... » Je crois bien que c'était le coup que ce petit fils de pute m'avait envoyé dans les dents qui m'empêcher de parler normalement. J'expulsai un mollard qui m'étouffait à moitié de ma bouche, le laissant dégouliner sur mon menton - ça devait être dégueulasse à voir. Mes larmes continuaient de couler dans un flot incessant. « Jla toucherai pu.. Donne mla dose... Donne moi une dose... » Je plantai mon regard dans ce qui semblait être le sien. Si il avait un minimum de jugeote, il m'apporterait le premier truc qui lui viendrait sous la main. Juste pour être sûr que je ne toucherai plus à sa Rheagan. « Fais le... pour ta pute... » Je m'enfonçai sans doute. Mais au point où j'en étais - en train de chialer comme un gros porc, de la bave plein le menton et luttant contre la douleur - ça n'était pas cela qui allait me tuer un peu plus.
J'étais dans l'incapacité totale de me retenir. Il était tellement pitoyable. Affalé par terre, rampant comme une merde, gémissent comme une gamine. Je riais comme je n'avais peut être jamais ris, si fier de ce que j'avais fait, tellement heureux de la revanche que j'avais prise. J'en avais défoncé des abrutis, j'en avais vu des gueules cassées, mais celle-là, c'était à coup sur celle dont je me rappellerais toujours. Parce qu'il l'avait cherché. Personne ne touchait à Rheagan ; personne n'avait jamais essayé avant lui et ceux qui l’avaient approché d'un peu trop près s'en souviendraient toute leur vie. Comme ceux qui l'avait regardé avec un peu trop d'instance. C'était la mienne, et personne n'avait le droit de ne serais-ce de la désirer. Et ce salop, il avait fait bien plus que la désirer. Et il le regretterait toute sa vie. Il serait sûrement déjà mort s'il ne nous avait pas été si utile. Je jetais sa carcasse sur le canapé, ignorant ses gémissements plaintifs.
« Gneuve medose. » lâcha-t-il, donnant l'impression de fournir un effort surhumain. Je restais ébahi pendant quelques secondes. Je le fixai, sans dire un mot, littéralement sur le cul. Puis, je repartie de plus belle dans un fou rire, impossible de m'arrêter, plié en deux sur la petite table qui faisait face au sofa. « Gneveu dla paudre. » Je le regardais s’entêter, essayant de me faire comprendre ce que je ne me donnais même pas la peine d'analyser. Il avait l'air tellement lamentable roulé en boule sur le canapé, trempé de sueur, le visage écrasé contre l'accoudoir. C'était trop pour mon pauvre petit esprit. Tant pis s'il ne foutait rien pendant notre séjour dans l'arène, la scène était trop belle pour ne pas en profiter. Soufflant, gémissant, il venait de perdre définitivement tout le respect que j'éprouvais pour lui. Je le regardais s'agiter, n'essayant même pas de déchiffrer ces plaintes. Je savais ce qu'il voulait. Il voulait sa dose, pauvre petit accro qu'il était. Depuis combien de temps ne s'était-il pas défoncé ? Peut-être était-il dans cet état depuis que je l'avais salement cabossé il y a une semaine ? Sûrement d'ailleurs. Assis en tailleur, lui faisant face, je me calmais, arborant à présent un sourire sadique. « Qu'est-ce que tu veux ? » demandais-je, feignant de ne pas comprendre. « Ma… dose... » Je me retenais de rire cette fois, essayant de paraître concerné par ses plaintes. « Quoi ? Mais articule enfin Azrael, comment veut-tu que je te comprenne ! » Je pouffais comme un gamin, embrassant du regard la scène, comme pour l’enregistrer à jamais, et me la repasser dans mes mauvais moment. « Donne mla dose... donne mla dose... donne mla dose... » Il ferma les yeux, comme si ça pouvait l'aider à faire passer la douleur. Quel petit joueur ! C'est pas trois côtes cassées qui me mettrait dans un état pareil, bien au contraire. Comment une petite merde pareille avait pu remporter les yeux ? C'était ce que je me demandais chaque fois que je le voyais, cherchant désespérément une réponse. L'arène était peut être faite en coke, et c'est lui qui a tenu le plus longtemps sans faire d'overdose ? Ou bien était-ce plus comme un concours du consanguin le plus pitoyable ? Dans ce cas, il avait dû remporter haut la main.
Je profitais du spectacle, ne bougeant pas d'un poil. Comme ça devais être embattant. De mourir, juste sous les yeux d'une personne capable de vous sauver. Mais qui n'en avais pas la moindre envie. « Ta dose tu dis ? » dis-je, sur le même ton qu'un attardé mental. Prenant tout mon temps, j'attendais sa réponse. « Jt'en sup..plie.. Steilpait... » voilà qu'il me suppliait maintenant ! La blague. Je retins un nouvel éclat de rire. J'approchais mon visage du sien, levant un sourcil. « Tu me quoi ? Tu me supplie ? En voilà une bonne ! Tu viole ma copine, et après tu me supplie de t'aider ? » J’éclatais d'un rire forcé cette fois. Lui tournant le dos, je me reculais, attrapant ma tête entre les mains. « Et qu'est ce qui m'empêche de te laisser crever sur le canapé, Monsieur Je te supplie ? »« Je veux.. un choint... » dit-il, tremblant comme une feuille. Il leva son bras, pointant le fond de la pièce, essayant de désigner le meuble contre le mur. Trempé par ses propres larmes, je n'avais jamais eu une telle impression de puissance. J'en avais martyrisé des gamins, mais jamais je ne m'étais senti aussi supérieur. Et je ne me le cachais pas : j'adorais ça. Avoir le pouvoir de vie et de mort sur quelqu'un. Décider de le sauver ou pas. Je pourrais partir. Le laisser croupir ici. Je ne risquais rien, personne ne se douterais que j'étais venu le voir agonisant. Je laissais ce sentiments parcourir mes veines, me bercer doucement. Malgré tout, la réalité me rattrapa ; je ne devais pas le laisser mourir. Pas si je voulais qu'elle vive. A contre cœur, je me retournais. C'est au même moment qu'il faillit s'étouffer avec un mollard, l'expulsant de justesse, le laissant couler le long de son menton. Mon fou rire repartit de plus belle, mon cerveau ignorant ma dernière remarque. Comment cette larve pouvait sauver qui que ce soit ? Après quelque instant d'hilarité, je lui envoyais le plus beau mollard que j'avais jamais fait, manquant de peu sa tête. Il enchaîna, ne me donnant même pas le temps de riposter. « Jla toucherai pu.. Donne mla dose... Donne-moi une dose... » Il chercha mon regard, plantant ses yeux vitreux, éteint dans les miens. « Fais le... pour ta pute... » Il n'en fallait pas plus. Mon poing fonça de nouveaux contre sa mâchoire, à l'endroit exact où je l'avais frappé quelque minutes plus tôt. S'il avait déjà du mal à parler, cela ne l'arrangera pas.
Mais pourtant, il avait raison. A contre cœur, je fis volteface, me dirigeant vers l'armoire dans le coin de la pièce. J'ouvrais deux ou trois tiroir avant de tomber sur ce qu'il voulait. Un petit sachet rempli de poudre blanche. Répugnant. Je l’attrapais entre deux doigts, revenant vers l'endroit où gisait Azrael. « C'est ça que tu veux mon gros ? C'est ça hein ? » Je riais de nouveaux, de la manière d'un fou furieux. « Et pourquoi je te le donnerais hein ? » Je secouais la poudre au-dessus de sa tête, m’esclaffant devant ses pauvres efforts pour le rattraper. Plus il levait le bras, plus je levais le mien, laissant le sachet toujours hors de sa portée. « Pourquoi ? Qu'est ce qui m'assure que tu ne recommenceras pas ? » lançais-je avec un sourire sadique. Je m'accordais encore quelque seconde, pour contempler le visage détruit de ma proie, de son regard craintif. Quelques secondes pour profiter de ce sentiment de toute-puissance. Détaillant le gros porc en face de moi. Puis je lançais le sachet à sa figure, jouissant devant le désespoir du pauvre drogué.
Spoiler:
Je n'entendais même plus ses rires fous. Je ne savais même plus si il était réellement là, ou si mon cerveau s'amusait à m'envoyer des putains d'hallucinations. Mes larmes coulaient, coulaient comme si une vanne avait été ouverte. Je n'avais jamais pleuré, putain, jamais pleuré en vingt-trois ans. Et je lâchais tout à cet instant précis, où le manque, la douleur et le vide se confondaient et me forçaient à envoyer valser mon masque. Mon mollard descendait sur mon menton, se mêlant à mes larmes et ma transpiration. Et je m'en foutais comme de mon dépucelage. Plus rien n'importait vraiment. Je voulais juste ma dose. Juste un joint, pour faire passer cette sensation de manque infâme et constante, et cette douleur qui me tordait le ventre. Je n'entendais plus que des bribes manquant de cohérence. Je n'étais même plus capable de comprendre des simples phrases, des simples phrases de merde. Un nouveau gémissement plaintif s'échappa de mes lèvres sans que je le retienne. De toute façon, je n'en avais pas la force. Je n'en avais plus la force. Apparemment, il lança son poing dans ma figure à nouveau, touchant encore une fois ma mâchoire, puisqu'un goût de sang se répandit dans ma bouche, et que je sentis ma lèvre se fendre à nouveau. Je voyais flou, à la fois à cause de mes putains de sanglots, mais aussi à cause du manque. Voir n'étant pas une fonction vitale, mon cerveau pouvait faire impasse là dessus et tenter de calmer cette douleur sourde qui ne faisait rien d'autre que de me tordre les boyaux et de faire trembler ma main décharnée.
J'entendis Chamberlain se retourner. Il allait me chercher ma dose ? Ou bien partir, et me laisser crever comme un chien bâtard ici? Oui, sûrement ça. J'avais parlé de n'avoir mon corps découvert qu'une semaine après ma mort, et c'était sans aucun doute ce qui allait se produire. Ca serait peut-être même mieux. Je n'aurais pas à voir Titus et Rheagan mourir comme tous les autres couples de tributs des onze dernières années. Je n'aurais plus à voir et à revoir leurs efforts désespérés pour survivre alors qu'ils vont juste se faire bouffer. Ca m'aurait retourné le coeur de voir Chamberlain se faire défoncer - que ce soit avec un couteau ou un lance-flamme, avec une hache ou avec n'importe quel moyen de rendre sa mort la plus écoeurante possible. Parce qu'il se rapprochait peut-être le plus de ce que les gens appellent amis. C'était son numéro de téléphone que je connaissais - pas celui d'un quelconque voisin vainqueur. Ca aurait été plus simple qu'il parte maintenant et me laisse crever. Je n'étais pas un bon mentor - sinon, les maisons des Vainqueurs dans le Village serait trois fois plus nombreuses à être remplies. Il voulait que je sauve sa petite copine, mais dans les faits, elle allait crever. Peut-être étripée par un tribut d'un district plus pauvre - oui sûrement comme ça, avec tous ses boyaux qui sortiraient de son estomac. Elle allait crever, comme lui. Le flot de mes larmes s'accéléra, et la sensation d'avoir mes joues trempées était nouvelle et sûrement la pire chose au monde. « C'est ça que tu veux mon gros ? C'est ça hein ? » Je relevai la tête dans un effort surhumain, arrivant à voir la forme familière d'un sachet de poudre entre les mains de Chamberlain. Mon salut. Je tentai de l'attraper, mais Titus s'amusait à le mettre hors de portée. Plus je levai la main, plus il éloignait le sachet, et plus mes larmes coulaient. Je voulais juste qu'il me le donne, juste qu'il me le donne, que tout s'arrête et que tout revienne dans l'état où c'était censé être. « Pourquoi ? Qu'est ce qui m'assure que tu ne recommenceras pas ? »
Je ne pouvais pas répondre. Rien ne l'assurait. J'allais sûrement recommencer. Je ne contrôlais pas mes putains de pulsions, c'était ma bite qui parlait à ma place. Et puis, c'était Rheagan qui m'avait cherché. Elle dandinait toujours son cul. Chamberlain devait bien le savoir. Il devait bien le voir. Je baissai la tête, le visage détruit, lorsque le petit sachet atterrit sur moi. Ma poudre. Mon salut. La fin de ma souffrance. Putain. Il me l'avait donné! Il me l'avait donné! Frénétiquement, je l'ouvris, et plongeai mon index sale dedans, avant déposer mon doigt sur ma langue. La poudre fondit dans ma bouche doucement, et son goût neutre me fit gémir de bien-être. Sans attendre un instant de plus, je traçai une ligne tremblante sur le dos de ma main droite et collai ma narine contre avant d'inspirer. Je léchai les dernières traces sur ma peau, sentant enfin cette sensation de manque constant s'apaiser. J'avais du mal à respirer. Mes poumons se dilataient difficilement. Mais cela était agréable - oh putain, oui, c'était plus agréable, plus bandant que tout ce que j'avais pu tester avant. Je sniffai une ligne, puis une autre, et encore une autre, jusqu'à atteindre la fin de mon sachet. C'était trois fois ma dose habituelle. J'allais sûrement crever, mais je m'en foutais. Tout ce qui importait, c'était le bien être que je ressentais.
Toute ma force me revenait. Mon corps répondait enfin à mes appels désespérés. J'avais retrouvé l'essence même de ce que j'étais. Après avoir passé ma langue au fond du sachet pour être sûr de ne pas en avoir perdu une miette, je passai mes mains froides et un peu moins tremblantes sur mes joues, effaçant les traces de mes larmes. Mes côtes me faisaient moins mal - la douleur était revenue dans le supportable, et donc dans l'agréable. Restait ma mâchoire, qui refusait obstinément d'obéir aux ordres de ma cervelle. Mes yeux retrouvant leur fonction, je posai un regard hasardeux sur Chamberlain. Il devait avoir pris son pied, ce gros salopard, ce porc. Il avait dû aimer ça, d'avoir le contrôle sur moi. De pouvoir choisir de m'achever ou de me laisser dans ce monde pourri jusqu'à la moelle. Il aurait dû m'achever. Il aurait dû abréger mes souffrances. Mais il avait décidé de me laisser errer ici bas. Ca devait être plus facile, pour lui. Ca lui aurait pesé sur la conscience, de me tuer? Ou bien, ça aurait été trop dur pour lui, pour cette petite tapette qui ose péter plus haut que son cul? Oui, c'était exactement ça. « J'espère qu'au moins ta Rheagan son vagin sert à quelque chose parce que toi tes couilles c'est juste de la déco. » je lâchai abruptement, sans penser une seule seconde à ma mâchoire défoncée. Maintenant que le manque était passé, c'était la colère qui avait pris le pas. La fureur. L'envie irrépressible d'avoir mon couteau sous la main et de lui ouvrir le ventre dans le sens de la longueur, de voir ses entrailles tomber sur le sol sans même qu'il arrive à plaquer ses mains sur la plaie. Je voulais qu'il souffre pour expier ses péchés. Il avait osé me prendre en traître. J'allais lui faire payer cet affront.
« Tu sais que si tu ne m'avais pas interrompu en pleine action, son vagin aurait servi ? J'aurais rentré ma bite dans son trou, tu sais. Et je serais aller d'avant en arrière, avant, arrière, avant, arrière, pendant qu'elle roupillait. Tu peux imaginer ça? » Je retrouvai soudainement la force de me défendre, et je n'étais pas à court d'idées. C'était comme si le manque avait débloqué une petite porte. Une petite porte où je n'avais plus aucune peur envers lui. Il pouvait bien me frapper, me cracher au visage comme il l'aurait fait avec une pute, j'avais un pouvoir sur lui. Et il le savait. Je pouvais décider de condamner sa fidèle petite catin pendant les Jeux. « Tu as vu le suçon que je lui ai fait ? J'ai adoré faire ça. Mettre ma bouche dans son cou et faire glisser ma langue sur sa peau... Rien que d'y penser, j'en ai la gaule. » Un sourire malsain et pervers se glissa sur mes lèvres fendues. « J'ai touché chaque parcelle de son corps. Tous ses grains de beauté. Toutes ses cicatrices. J'ai tout touché. Tu peux imaginer ça, Titus ? » J'avais lancé ma dernière phrase d'une voix candide, douce et innocente. Bien sûr qu'il pouvait imaginer ça. Ca devait le rendre fou. Il devait avoir envie de m'étriper.
Mais si il essayait de me toucher à nouveau, j'allais empoigner le premier couteau que je trouverai - et Dieu seul savait combien j'en avais, éparpillés dans toute ma maison - pour lui planter dans le ventre. Qui se soucierait de la disparition d'un petit porc stérile? « Quand elle aura gagné les Jeux et que tu seras mort, je la baiserai tout le temps, dans tous les coins, par tous les trous et dans toutes les positions. Je suis sûr qu'elle aimera ça. Elle est du genre à aimer quand ça fait mal, j'espère? Parce que j'ai quelque petits trucs pour elle en réserve. Je veux que ça lui fasse.. » Je marquai une pose, cherchant mes mots. « Plaisir. »
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Sujet: MOCKINGJAY ▷ titus et azrael et hazel, train Mar 29 Mai - 19:32
Le front collé contre la vitre, je n'arrive pas à m'en remettre. Rheagan. Ma Rheagan qui m'attendait à la maison, seule, sans plus personne. Me regardant profiter de notre rêve, mais sans elle. J'aimerais en profiter ; ce jour que je ne cesse d'attendre depuis mon plus jeune âge. Je voudrais bien, moi, apprécier ce moment, mais sans elle j'en étais incapable. Car depuis que je l'avais rencontré, l'un n'allait plus sans l'autre. Rheagan et les Jeux, les Jeux et Rheagan. Ils étaient indissociables. C'était les deux seules choses qui importaient dans ma vie. Et ils avaient tout gâché. Mon poing s'écrasa contre le verre. Je ne devais pas m'apitoyer sur mon sort. Si elle était avec moi, si Rhea se tenait à mes côtés, elle me dirait de me battre. De me battre et de la rejoindre. Je pouvais presque entendre sa voix, près de moi, me dire de me relever et de les affronter. De revenir pour elle. Et c'est ce que j'allais faire.
Je quittai enfin ma petite chambre, celle où je m'étais terré dès le départ du train vers le Capitole. Je débouchai sur un petit couloir, et pris une direction au hasard. Quelque part dans ce train se trouvait mon seul allié ; Azrael. Ce drogué, que je considérais souvent comme mon seul ami, était ma seule chance de retrouver ma Rhea. Ce que je lui avais fait subir quelques jours avant la moisson n'était peut-être pas la meilleure manière de lui faire comprendre à quel point il tenait pour moi, mais je suis sûr qu'au fond de lui, il savait. Je pouvais compter sur lui. J'en étais sûr. Une autre personne importante se trouvait à bord, Hazel. Celle que j'avais promis de tuer, de tuer de mes mains. Que j’achèverais bien maintenant si cela ne compromettait pas mes chances de retrouver celle que j'aimais. Elle, elle savait que je ne la portais pas dans mon cœur, ce depuis qu'elle s'était déclarée Volontaire pour nos Jeux. J'espérais bien trouver ces deux-là et avoir une petite discussion. Autant commencer tout de suite, après tout nous avions moins d'une semaine pour nous préparer. Bien sûr, j'étais prêt depuis bien longtemps, mais je comptais tout même recevoir quelques conseils de dernière minute.
Je poussais une porte au hasard, et découvris le wagon salon. Assis sur un fauteuil, Azrael, l'œil vitreux, semblait perdu dans ses pensées. Au fond de la salle, Hazel était là aussi, en train de regarder la rediffusion de la Moisson dans les différents districts. J'avais regardé le début dans ma chambre. Le district Un, où avait été tiré un garçon aussi musclé que moi, et une rousse, qui me disait vaguement quelque chose. Je n’arrivais pas à mettre de nom sur son visage, mais j'avais surement du la croiser lorsque j'habitais encore dans mon district natal, le premier. Celui de ma cousine, Darcy. Tient, n'avait-elle pas fêté ses dix-huit ans cette année ? Pourquoi ne s'était-elle pas portée volontaire ? Peut-être était-elle, à l'instar de Rheagan, tombé sur une autre Carrière. Cette rousse, oui, me disait réellement quelque chose. Elle devait faire partie de notre groupe d'entrainement de l'époque. J'entrais dans la pièce à pas lourd, allant me placer sans un mot à côté de ma co-tribut. Sur l'écran, l'Hôtel de Justice du district Onze. Le garçon était certes impressionnant, mais la tribut féminine ne représentant aucune menace, frêle comme elle était. Je n'attendis pas l'annonce du deuxième district ; attrapant la télécommande, j'éteignis la télévision. “ Bon ! ” Ignorant les plaintes de la blondasse à mes côté, qui avaient apparemment sortis notre mentor de son état comateux, je poursuivis. “ On se met au boulot ? Par où on commence ? ” déclarai-je à l'attention d'Azrael.
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Sujet: MOCKINGJAY ▷ titus, moisson Mar 29 Mai - 19:38
rheagan:
Rheagan est l'une des premières à arriver. En contraste avec la solennité de la moisson et la démarche automatique des autres enfants qui viennent presque à reculons - la mine assombrie, elle affiche un grand sourire rayonnant. Sa démarque est conquérante, elle domine le district du regard, et jette de fréquents coups d’œils au présentateur d'un air orgueilleux. Ses yeux se posent sur Titus, et en dépit de leur dispute, elle lui fait signe. Momentanément, elle voit Azrael sur la grande estrade. Il a fait un effort d'habillement, aujourd'hui. Avec un peu de chance, il s'est même lavé. Il lui fait un clin d’œil pleins de sous-entendus et elle bouille de rage. La jeune femme va se faire enregistrer et grimace lorsqu'une goutte de sang est prélevée de son doigt, avant de faire son chemin vers Titus. Elle porte une robe rouge éclatante, échancrée dans le dos et elle a coiffé ses cheveux pour qu'ils retombent de manière ordonnée sur ses épaules délicates. Elle embrasse son compagnon et attrape sa main qu'elle serre étroitement. “ Je t'aime ”, elle chuchote, assez fort pour qu'il l'entende.
azrael:
Je me suis lavé, j'ai pris une dose de morphine. Je me suis habillé avec ce putain d'habit du dimanche, avec l'aide de Satine, puisque de toute façon, je ne tiens plus debout. Je pourrais, si je le voulais, mais je ne le veux pas. C'est la Moisson. Le fameux jour où je vais devoir assurer mon rôle de mentor, rôle que je n'ai jamais réellement tenu. J'ai toujours préféré reléguer ce job de merde à un autre vainqueur, parce que je suis un putain d'incapable qui n'arrive même pas à tenir ses tributs en vie plus d'une semaine, mais apparemment, c'est mon tour. Avant que quiconque n'arrive, on m'a installé sur l'estrade, on m'a donné un dernier coup de morphine pour être sûr que je vais me tenir tranquille. Je regarde les premiers potentiels tributs qui arrivent. Certains avec le regard conquérant, comme si ils étaient sûrs de gagner. Cela pourrait presque me faire rire. Presque. L'arène va les bouffer, comme elle l'a toujours fait. Je remarque Rheagan, à qui j'adresse un lourd clin d'oeil. Pour peu, je ressentirais un peu de crainte pour elle et Titus. Pour peu. Je me renfonce un peu plus dans ma chaise, détaillant l'hôte dont la vue me fait déjà gerber.
Je ne tiens plus en place. Trépignant, je fais les cents pas sur le parvis de l’Hôtel de de ville. L'air excité, je sers la main de Rheagan dans la mienne. Ça y est. C'était enfin la moisson. Enfin ce jour que j'attendais depuis que j'étais tout gamin. Notre journée, pensais-je en regardant la jeune femme à mes côtés. Nous avions passé la nuit ensemble, à tout faire sauf dormir. Je n'aurais pas pu, je n'avais même pas essayé. Nous avions quitté la maison à l'aube, pour arriver sur la grande place les premiers. Malgré tout, il y a déjà quelques jeunes du district regroupés par petits groupe. Certain ont le visage défait, les plus jeune généralement, mais la plupart ne semble pas vraiment concerné. A vrai dire, le fait qu'un tribut soit choisit par le hasard est ici très rare ; il y a toujours un volontaire, tout comme dans le Un et le Quatre. Alors que je me demande depuis combien de temps un jeune ne s'est pas fait tiré par pur hasard dans mon district natal, Rheagan lâche ma main. Elle se dirige vers la petite table installé par pour le recensement. Sans la quitter des yeux, je m'avance à mon tour vers la table réservé aux garçon, et me laisse prélever une goutte de sang. Mon nom apparait sur le petit boîtier, et on m'ordonne de laisser ma place. Je m’exécute et rejoins Rhea, qui se dirige vers moi, sautillant presque. Elle est aussi excité que moi. Elle est éblouissante dans sa robe rouge, que je connais par cœur ; j'avais arrêté de compter le nombre de fois où nous avions répéter la moisson il y a bien longtemps. A côté d'elle, je faisais bien moins élégant. Une simple chemise sur le dos, un pantalon et des chaussures habillés, je m'en préoccupait pas. Après tout, une fois sur scène, elle allait tous nous éclipser. Elle retrouve ma main, et m'embrasse tendrement. “ Je t'aime ” me chuchote-elle. Je la serra contre moi .“ Moi aussi princesse. ”, déclarais-je doucement, souriant comme un gamin. “ Et puisse le sort nous être favorable. ” Je pouffai. Il allait l'être. Nous nous portions volontaire, le sort n'avais aucune chance de nous séparer.
“ Hazel Leeves! ” Ma main posée sur son épaule se contracta, lui broyant les os. Je sentis une vague de rage me traverser. Elle avait cinquante-et-une voix. Cinquante-et-un bout de papier dans cette putain d'urne. Je serrais les dents. Comment le nom de cette Hazel avait-il pu être tiré au lieu du sien ? Elle le méritait. Après tout, c'était nos Jeux. Pas ceux d'Hazel Leeves. Depuis combien de temps nous étions nous préparé pour se jour ? Combien de fois avions-nous répété cette Moisson ? Ce n'étais pas censé se passer comme ça. Durant les répétitions, c'était son nom qui était annoncé par ce bouffon sur scène. Le sien. Rheagan Flamsteed. Je fermais les yeux, j'essayais de me détendre, mais je bouillonnai. Je la serrai plus fort contre moi. Il y avait encore une chance. Une chance pour que nous puissions partir tout les deux. Elle allait se porter volontaire, son cri allait déchirer le silence pesant de la grand-place et elle allait prendre les choses en main. Je rouvris les yeux, et les posai sur la jeune blonde, qui semblait aussi frustrée que moi. Elle avait une chance bien sur, sauf si Hazel refusait les volontaires. Chose qu'elle ne manquerait pas de faire, cette blondasse. Une pichenette et je la foutrait par terre. Elle n’avait pas le droit de prendre la place de Rheagan, pas en étant aussi faible. Dans mes bras, l’intéressée devait étouffer tellement je la pressais contre mon corps. Je me penchais pour chuchoter à son oreille. “ C'est le moment Rhea. Vas-y, reprend ce qui est à toi. Rappelle toi. Nos Jeux. On fait ça ensemble. ” Je déposait un baiser sur son front, attendant qu'elle se porte volontaire.
rheagan:
Rheagan fronce les sourcils, n'entendant plus que le son de son cœur trépidant. Dans quelques secondes, elle saura si oui ou non elle va être tirée au sort pour les Hunger Games. Elle se mordille la lèvre jusqu'au sang, et seule la sensation des bras de Titus sur sa peau l'empêche fermement de trembler. Elle chante l'hymne de Panem avec l'hôte, la tête haute, le regard droit, dur, déterminé. C'est son destin qui l'attend sur cette estrade. Son destin, et celui de Titus. Pas question d'être séparés. Elle se met sur la pointe des pieds pour lui demander, suppliante “ Titus ... Promets moi que, si, par malheur, tu es le seul à partir, tu gagneras les Hunger Games pour moi... Et tu reviendras. Moi, moi je gagnerais pour toi. ” . Elle a enfoncé ses ongles dans la chair de ses bras, sans faire attention à la douleur et aux traces qu'elle va laisser. Rheagan n'attend pas de réponse, et son attention se tourne à nouveau vers la scène. BOUM BOUM BOUM. Son cœur fait du tambourin. “ Joyeux Hunger Games ! Et puisse le sort vous être favorable ! ” BOUM BOUM — BOUM BOUM . “ Commençons par les dames! ” La main de l'hôte danse au dessus du bocal. Enfin, elle plonge et en tire un petit papier qu'il lit à haute voix “ Hazel Leeves! ”. La main de Titus lui broie presque l'épaule. La déception est grande, mais la sélection des tributs n'est pas encore terminée. Si elle n'est pas choisie par le hasard, alors c'est à elle de créer sa propre chance. Fébrile, elle s'avance, se détachant de l'étreinte rassurante de Titus sous ses encouragements, mais déjà, c'est trop tard. Hazel s'est avancée sur scène et a pris sa place légitime. La place légitime de Rheagan, s'entend. Rhea sent ses yeux se remplirent de larmes, et elle retourne dans les bras de Titus, brisée. “ C'était supposé être moi, sur l'estrade. ” murmure t-elle. Perdue, elle s'accroche à lui comme une bouée. Titus va sans doute partir sans elle. Il va peut-être mourir. Et elle se retrouvera seule, avec pour unique compagnon le fantôme de son amant. Toute sa vie, elle s'est entraînée pour l'arène, se convaincant qu'elle partirait un jour. Mais, injustice, la voilà rattrapée par ses rêves.
“ Titus ... Promets moi que, si, par malheur, tu es le seul à partir, tu gagneras les Hunger Games pour moi... Et tu reviendras. Moi, moi je gagnerais pour toi. ” Je la regardai tendrement, la pressant contre moi pour la rassurer. Rien ne pourrait nous séparer. Si par malheur elle n'était pas choisi, bien sur que je ferais tout pour revenir. Si elle n'était plus un obstacle pour moi, si je ne devais pas sauver sa vie à la place ne la mienne, plus rien ne m'empêcherais de gagner. Cela me motiverais même ; l'idée de la laisser seule au district Deux, pleurant ma perte, m'étais insupportable. De même que de la laisser seule avec Azrael. “ Je gagnerais, je te le promet. Je ne te laisserais jamais seule ma Rhea. Jamais. ” Je lui souris, oubliant presque que nos sorts vont se jouer dans quelque instant. Elle tremblait autant que moi, de peur ? D'excitation ? Impossible de mettre la main dessus. Pourtant, à l'annonce du nom de la tribut, je la sentis se raidir. Ce n'était pas elle. Ce n'était pas son nom. Impossible. Je l'encourage, je la pousse à monter sur l'estrade. Perdue, elle s'avanca lentement de quelques pas avant de se stopper. C'était trop tard. La tribut était sur scène, un sourire rayonnant au visage. Impuissant, je cherchai quoi faire, mais ne trouvis aucune solution. L'expression de Rheagan quand elle vint se réfugier dans mes bras me fendis le cœur. Les yeux remplis de larmes, elle vint se loger contre mon épaule. Je serrai les poings de colère, me retenant d'éclater. Elle n'avait pas le droit. Pas le droit de lui prendre ce qui lui appartenait. Pas le droit de la rendre triste. Personne n'avait le droit de faire du mal à Rhea. Je ferme les yeux pour essayer de me calmer. Je pourrais le faire. Passer les Pacificateurs, monter sur cette scène et faire en sorte qu'elle ne participe plus jamais à ces foutus Jeux. Mais qui sait ce qu'ils me feraient, une fois cette gamine morte. Je ne pouvais pas me permettre de l'abandonner. Je la serrai toujours plus fort contre moi, muet, ne savant quoi dire pour la réconforter. “ C'était supposé être moi, sur l'estrade. ” Son regard perdu me donna des envies de meurtres. Envie de la tuer elle, sur l'estrade, et de rendre ce qui était à ma Rhea. Mais je la tuerais. Le jour viendrais, où dans l'arène elle se retrouvera face à moi, et je la tuerais. De mes propres mains. “ Je sais, Princesse. Je sais. Elle va payer, mon amour, je te le jure. Personne n'a le droit de te faire du mal. ” Je l'embrasse sur le front, puis lui caresse les cheveux. Encore une fois, j'essayais de me calmer, en vain. Je la décollai de quelques centimètres, attrapant son visage entre mes mains. “ Regarde moi Rhea. Écoute. ” Je plonge mon regard dans le sien. “ Je la tuerais. Moi-même. Je te le promet. ” J'avais détaché chaque mots, chaque syllabes. Je voulais qu'elle se souvienne de cette phrase, qu'elle s'accroche à ça pendant mon absence. Je l'embrassais plusieurs fois avant de l'attirer contre moi une nouvelle fois, passant ma main dans sa chevelure blonde sans m'arrêter. “ Je te le promet. ”, murmurai-je à son oreille, une nouvelle fois.
azrael:
Je regarde le premier tirage avec un sourcil relevé. C'est le nom d'une certaine idiote d'Hazel qui sort. Encore une pseudo-carrière qui n'a aucune idée de ce que l'Arène est. Je jette un regard à Rheagan, l'invitant mentalement à se porter volontaire comme elle a toujours pu le dire. Mais c'est trop tard. Cette putain d'Hazel est déjà sur l'estrade, à moins de trois mètres de moi. Merde! Putain, non, je dois rêver?! C'était Rheagan qui devait participer. Pas une autre blondasse informe ! Je sens ma respiration se faire plus profonde et rapide, et l'adrénaline monter dans mes veines. J'ai envie de la tuer. Et pas au sens figuré. Prendre mon temps pour l’éviscérer. Planter un couteau dans son ventre et laisser le plaisir à Rheagan et Titus de remuer la lame aussi longtemps que possible jusqu'à ce qu'elle meure. Mais la morphine m'empêche de réagir. J'ai un train de retard, et lorsque j'esquisse un mouvement, l'hôte du district est déjà en train de tirer au sort les jeunes hommes. Sans grande surprise, c'est le nom de Titus que j'entends. Au moins un de mes poulains a été moissonné. Alleluia. Je serre les dents. Je vais ressortir Titus de l'Arène. Et quant à cette Hazel... Je vais tout faire pour qu'elle crève comme le chien qu'elle est.
La serrant toujours dans mes bras, je jette un coup d’œil sur l'estrade. A ma grande surprise, Azrael lance un regard noir à la brindille qui gravit les marches. J'imaginais bien qu'après ce que je lui avait fait subir, il se serait réjouit de nous laisser crever dans l'arène, sans même lever le petit doigt. Mais de là à la fusiller du regard de la sorte. Il avait l'air aussi irrité que moi de voir cette Hazel se dandiner sur la scène. Ne devrait-il pas être heureux que Rheagan reste au district ? Qu'elle reste ici, sans défense, prête à faire n'importe quoi pour me ramener vivant ? Je la sert plus fort contre moi. Non. Jamais. Mais une petite de moi veut y croire. Veut croire que dans le fond, ce drogué nous aimait bien, et qu'il aurait vraiment voulu nous aider dans l'arène, plutôt qu'avoir à coacher cette blondasse. C'était après tout, le seul que je pouvais considérer comme un pseudo-ami. Du moins avant l'accident. Les secondes défilèrent, et mon cœur commençait à s'emballer. Le tirage masculin n'allait pas tarder. Que devais-je faire ? Contre moi, Rheagan s'agitait, encore sous le choc de ne pas avoir été choisi. Devais-je vraiment la laisser comme ça ? Seule, au district Deux où la majorité des habitants nous détestaient ? Seule, devant son téléviseur, en train de me regarder me faire empaler ? Pour la première fois, je commençai à douter. J'avais été élevé pour ça. Pour partir pour les Jeux, revenir vainqueur. Mais personne n'avais jamais prévu que je la rencontrerais, elle. Personne ne m'avais jamais dis que je devrais la laisser sur le bas de l'estrade, partant seul pour ce que nous avions toujours désiré. Je sentais mon cœur battre contre ma poitrine. Que devais-je faire alors ? Rester avec elle ? Oublier les Jeux, et laisser tout mon entrainement derrière moi ? J'étais prêt à ça, pour elle, j'étais prêt à tout. Mais pourtant. Pourtant je n'arrivais pas à me résigner.“ Passons à ces messieurs! ” Le sang battait dans mes tempe, plus rien autour de moi n'avait de sens. Je ne percevais plus rien. Seul l'hôte se dirigeant vers la grande boule de verre était encore net, ainsi que Rhea. Les Jeux ou Rhea. Perdu, assaillit par des milliers de pensées à la fois, mon cerveau menaçait d'imploser. Je devais me décider. Je devais le faire. Au creux de mes bras, elle était toujours là. Ses cheveux blonds devant son visage. Ses yeux remplis de larmes, qui cherchaient désespérément mon regard. Comment pouvais-je la laisser comme ça ? La main de l'hôte plongea dans la grande boule, et reste en suspend durant quelques secondes. Secondes qui me parurent des heures. Toujours indécis, je ne savais plus quoi penser. Rheagan, les Jeux. Les Jeux, Rheagan. Je cherchai sa main avant de l'enfermer dans la mienne. Non. Non je ne pouvais pas la laisser. C'était décidé ; je ne porterais pas volontaire. J'accepterais si mon nom est tiré, mais je ne porterais pas volontaire. Je devais vieller sur elle. Je devais être avec elle. “ Je part pas ma puce, c'est décidé. Je reste avec toi. Je ne te quitte pas. ” Je saisis son visage et l'attire contre le mien. Je l'embrasse longtemps, ne voulant plus m'arrêter. Plus jamais. “ Titus Chamberlain !” Mon cœur se stoppa. Autour de moi, le chuchotement de la foule s'apaisa, et un silence de mort s'abattit sur la grande place. Lentement, je me détachai de Rheagan. C'était moi. C'était mon nom. J'avais été choisi. J'avais décidé de rester avec elle, mais on m'avait choisis. Autour de moi, le monde s'était arrêté. Des regards lourds, accusateur me fusillaient de toute part. J'étais comme dans un rêve. Des Pacificateurs s'approchèrent, mais je n'avais pas besoin. Je n'avais pas peur. Je saisis Rheagan par les épaules avant de lui planter un dernier baiser sur le front. “ Je t'aime ! ” murmurais-je dans un souffle, à peine audible. Puis je tournai le dos, et m'avançai vers l'estrade.
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Sujet: MOCKINGJAY ▷ titus, jeux Dim 2 Sep - 15:58
+ TITUS ET KATELL, ENTRAINEMENT
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Il fait chaud, beaucoup trop chaud. Malgré l’air conditionné et l’immensité de la salle d’entrainement -qui ressemble plus à un gymnase qu’autre chose- des petites gouttelettes de sueur perlent sur le front de Katell depuis plusieurs secondes. Elle ne se sent pas au meilleur de sa forme mais, il était hors de question d’annoncer ça à son équipe, juste avant son premier jour d’entrainement. Leur hôtesse était assez stressante comme ça, pas besoin d’en rajouter. Elle allait prendre sur elle, comme d’habitude. Katell n’a jamais aimé pas se plaindre ou gémir inutilement donc, ce n’est certainement pas maintenant qu’elle va commencer à le faire. Se tenant le ventre, elle avance timidement dans la salle, guettant les ateliers mis en place à la disposition des tribus. Combat, armes, course, agilité. Tout y est. On se croirait dans une cour d’école, avec les petits clans groupés qui vont avec. Elle cherche Maël du regard mais, je ne trouvant pas, elle renonce à s’entrainer avec lui. Elle se la jouera solitaire pour aujourd’hui, ce n’est pas un souci. Katell passa d’atelier en atelier sans jamais trop se poser. Observer, voilà ce qui est parfois essentiel. Voir les autres jeunes s’entrainer lui permettait de savoir plus ou moins leur niveau mais, cela lui remontait surtout beaucoup de souvenirs, de moments passés avec ses frères. Un instant, elle se surprend à vouloir en savoir plus sur tous ces tribus. Elle sait que c’est une idée folle, complètement inutile mais… Comment en étaient-ils arrivés là ? Volontariat pour sauver un ami, une sœur ? Une envie folle de faire ses preuves ? Ses yeux se posent sur un carrière à cette pensée. Ils sont absolument tout ce qu’elle déteste. Hautains, surs d’eux, ils ont tous cette étincelle d’arrogance qui lui donne envie de vomir. Généralement, ils marchaient, mangeaient et dormaient en groupe –comme s’ils ne se sentaient pas si surs d’eux finalement- mais, celui-là… ce type là, il était seul. Seul à l’atelier de combat. Katell allait faire un pas en avant lorsqu’un groupe de jeunes la pousse maladroitement, la faisant trébucher vers l’atelier.
« …volontaire, enfin ! » « Hein ?! » Un entraineur a les yeux rivés sur elle, attend sans doute qu’elle approche d’avantage. « Je… je ne sais pas si… » « Je ne te demande pas de savoir Zacharias ! » Entendre son nom lui fait froid dans le dos. « Je te demande de te battre pour ta survie. Approche ! » Il lui fait signe d’avancer, ce qu’elle fait machinalement. Scrutant le jeune homme à côté d’elle, elle se demande surtout ce que l’entraineur leur demandera de faire. Vu la carrure de son adversaire, il faudra être agile et, aucunement plus forte que lui. En y réfléchissant, ce n’est pas plus mal de commencer par ce qu’elle sait faire le moins. S’entrainer au corps à corps était une chose qu’elle faisait avec ses frères mais, elle a toujours eu l’impression qu’ils prenaient des gants avec elle, peut-être par peur de lui casser un os et se faire engueuler par leur mère ensuite. Combattre un vrai adversaire lui permettrait de savoir ce qu’elle vaut vraiment, ce qu’elle a dans le ventre. Tant qu’on en parle ! Sa douleur est passée, bien qu’une légère nausée soit restée pour lui rappeler son malaise. « Qu’est-ce qu’on attend, alors ? » Elle ne sait pas par quoi on commence. Doit-elle lui mettre son poing à la figure ? Une nuance d’arrogance dans la voix, elle dit cela plus pour cacher son anxiété qu’autre chose. « Que tu te présentes pour commencer. » « Vous venez de dire mon nom, vous dev… » « Pas à moi, à lui. Question de principe et de respect… » Katell dévisage son adversaire, parti s’échauffer un instant, avant de reposer ses yeux sur l’entraineur. « Je ne crois pas que ce soit nécessaire. » « Ah bon ? Et pourquoi ça, Mlle Je Sais Tout ? » « Parce que dans l’arène, il n’aura certainement pas besoin de savoir mon nom si l’envie lui prend de me trancher la gorge. » Il sourit, elle fini par se détendre aussi. « Bien… » Katell n'a pas tord, il le sait. Elle avance de quelques pas, prête à faire ses preuves à présent. « Titus Chamberlain, approche un peu ! » Ce nom lui disait quelque chose, un des tribus du deux si sa mémoire est bonne. « Katell et toi allez vous entrainer ensemble pendant un moment. Montre-lui les échauffements que je t’ai montrés avant qu'on puisse débuter les choses sérieuses. » Pardon ? Elle ne put s’empêcher de hausser un sourcil. C'est à se tordre de rire. Lui, l’aider à s’échauffer ? Depuis quand les tributs sont sensés s’entraider aux entrainements ? Depuis quand les carrières et les autres s'entraident ?
En plein dans l’œil. Mon couteau trône en plein milieu de la tête du mannequin en mousse, aux côté de la dizaine d'autres plantés à des endroits stratégiques : les mains, les épaules, les jambes, les flans. Aucuns de ces coups n'aurait pu tuer la victime ; aucun sauf le dernier que je venais d'envoyer, en plein dans la tête. Non, les autres ne servaient qu'à faire agoniser la cible, à la faire souffrir. L'agonie. Une chose tellement fascinante, que j'avais observée sur tant d'animaux, à la maison au Deux. J'aimais voir la peur dans leur yeux, les voir paniquer impossible de se relever après les blessures que je leur avais affligé. J'avais tellement hâte d'expérimenté cette agonie sur les humains. Et l'arène était sans doute l'endroit idéal pour ça. Lentement, l'air triomphant, j'allais décrocher mes couteaux un par un avant de le poser dans un bac sur le côté. Ils étaient semblables aux miens, si bien que je n'avais même pas eu besoin de m'entraîner avec ; je savais déjà parfaitement comment m'en servir. Si j'avais passé une bonne partie de la matinée sur cet atelier, c'était seulement pour frimer. Pour leur montrer que je savais m'en servir, que je ne ratais jamais. Pour décourager les moins ambitieux, et anéantir les espoirs de ceux qui pensait encore pouvoir rentrer chez eux.
Je quittai à contre cœur le stand des couteaux pour suivre les conseils de mon mentor. Azrael m'avait conseillé de montrer de quoi j'étais capable, de ma force physique, de ma facilité pour viser. Je devais les intimider. Pour ça, je décidai de me rendre vers le corps à corps. Il n'y avait pas grand monde ; apparemment personne ne portait cette discipline dans son cœur. Ce n’était pas mon cas non plus, je n'avais jamais égalé Rheagan dans ce domaine-là, mais ma carrure me donnait l'avantage sur la plupart des tributs de la salle. Je me dirigeai vers l'espace qui était réservé à la lutte d'un pas las, observant au passage les autres tributs. Pendu à un filet, un brun d'environ mon âge, gringalet, semblait à bout de force. Il laissait échapper des gémissements plaintifs, mais continuait d'essayer à avancer. Il me dit vaguement quelque chose, si bien que je décidai de faire le tour pour voir son visage. Je mis quelques secondes à placer un nom sur son visage : Aloysius. Mon souffre-douleur préféré quand j'habitais au Quatre. Un sourire alluma mon visage, heureux de le retrouver ici et surtout d'avoir l'occasion de le tabasser comme au bon vieux temps et ce en toute légalité. Je balai la salle du regard ; personne aux environs, pas d’instructeurs sur cet atelier. Rien qu'un idiot -l’épouvantail du Neuf il me semble- qui s'amusait à faire des roulades pour faire rire sa petite copine. Les autres sont occupés ailleurs. Je m'approchai doucement du tribut du Quatre avant de lui envoyer mon poing dans le dos. Il lâcha prise, lâcha une petite plainte de sa voix suraiguë, s'écrasant au sol dans un bruit lourd. J'explosai de rire devant Alo qui peinait à se relever, lui chatouillant les côtes avec la pointe de mon pied. “ District Deux ! ” Je sursautai, me retournant vers la source de l'appel. Un des instructeurs, celui de la lutte, me fixait d'un air grave, les sourcils froncés. Mon sourire s'évapora aussitôt. “ Viens plutôt faire quelque chose de constructif au lieu de t'en prendre aux autres tributs. ” Il m'invita d'un geste Comme un gamin à qui on aurait confisqué son jouet, je me dirigeai d'un pas lourd vers la zone du corps à corps. Je grimpai sur le tapis, m'étirant les muscles un par un. “ Bien ! Puisqu'on est que tous les deux, on va commencer par des échauffements. D'abord ... ” A peine avait-il commencé son discours que j'arrêtai d'écouter ; je me contentais d'imiter ses gestes, échauffant tel ou tel muscle, ne m'arrêtant pas sur les bienfaits d'un bon entraînement. Après quelques minutes qui me parurent interminables, une jeune blonde se retrouva projetée sur la zone d'entraînement. “ Une volontaire, enfin ! ” Je pouffai alors que la tribut dévisageait l'entraîneur d'un air effaré. Elle était si frêle, si petite, elle n'aurait jamais eu une chance de me mettre à terre. Un air de défi s'installa dans son regard pendant qu'elle se disputait avec l’entraîneur. Un air que je reconnaissais bien. C'était celui qui habitant en permanence celui de Rheagan. Tout à coup la ressemblance se fit choquante. Le même visage pâle, les cheveux blonds qui leur tombaient jusque dans le dos. Ce même air sur d'elle, déterminée. Soudain je ne me trouvai plus devant la tribut du Dix, mais devant ma Rhea. Je secouai la tête, essayant de chasser cette idée de mon esprit. Je ne devais pas me laisser avoir par une simple ressemblance. Qu'elle ressemble à Rhea ou non, j'allais devoir la tuer.
“ Parce que dans l’arène, il n’aura certainement pas besoin de savoir mon nom si l’envie lui prend de me trancher la gorge. ” J'émis un rire discret, gratifiant la jeune fille d'un regard entendu. “ Elle marque un point ! ” déclarai-je sur un ton ironique en lançant un regard à l'instructeur. “ Titus Chamberlain, approche un peu ! ” J’acquiesçai, m'approchant du centre de la zone de combat. “ Katell et toi allez-vous entraîner ensemble pendant un moment. Montre-lui les échauffements que je t’ai montrés avant qu'on puisse débuter les choses sérieuses. ” Je levai un sourcil, surpris. Ce n'étais pas mon job de faire ça. C'était le sien, il était probablement payé pour ça. Moi j'étais là pour apprendre, pas pour enseigner. Alors que je m'apprêtai à protester, l'entraîneur m'interrompit. “ Je … je reviens ... ”Il partit au petit trot vers le fond de la salle, où deux tributs commençaient à se battre. Je soupirai en me retournant vers Katell. Qu'est-ce que je devais faire de ça ? Je secouai la tête. “ Écoute, je suis pas là pour faire l'animation, alors, fait comme tu sens. ” Je croisai les bras contre ma poitrine, retenant un énième soupire.
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Non seulement il la force à écouter un type qu’elle préfèrerait empailler mais, l’entraineur les laisse en plan pour aller jouer la super nounou plus loin. Super… C’est le moment idéal pour filer en douce, pour filer à l’anglaise tant qu’il est tant. Son pied s’est à peine soulevé du sol pour partir que la voix de Titus l’interpelle. « Ecoute, je ne suis pas là pour faire l’animation, alors, fais comme tu le sens. » Comme elle le sent, vraiment ? Si elle fait ce que son cœur lui dicte, elle partirait d’ici sans hésiter, elle rentrerait chez elle -dans le douze- dans le premier train venu. Seulement, elle est trop fière pour lui cracher cette vérité là au visage, pas à lui, pas à un carrière qui s’empresserait de lui rappeler à quel point elle est fragile et bête de pas saisir sa chance de faire enfin quelque chose d’intéressant dans sa vie. « De toutes manières… je n’ai pas besoin de ton aide. » Elle le juge de haut en bas. « Je m’en sortirais sans toi, t’en fais pas. » Elle avance un peu, doucement, de façon à tourner un minimum sur Titus. Elle se baisse -comme qui voudrait toucher de bout de ses pieds- mais, au dernier moment, lui saute dessus. Oui, elle saute sur son adversaire sans prévenir, sans échauffement, sans rien. Elle avait fait ça des milliers de fois avec ses frères. Elle leur avait attrapé le cou par derrière, s’agrippant à leur dos de ses petites jambes mais… là, Titus a quelques centimètres de plus de ses ainés. Même Elliot, le plus âgé, n’est pas aussi grand et, résultat des courses, elle ne juge pas correctement son saut au moment de prendre sa cible au grippe et se retrouve le cul à terre, à défaut d’avoir agrippé son cou correctement. « Et merdeuhh… » Elle marmonne dans sa barbe les insultes les plus fous mais, bizarrement, ils ne sont pas destinés à Titus mais, à elle-même. Oui, elle le défie du regard, les quatre pates au sol mais, ce n’est pas à lui qu’elle en veut pour sa défaite. Elle aurait du attendre, mieux examiner son adversaire, s’échauffer, attendre des consignes… Non, elle n’aurait pas dû réagir aussi impulsivement. Cela aurait pu lui couter la vie si elle était dans l’arène. « Qu’est-ce qui a, hein ? » Elle se relève d’un bond, ignorant au passage les moqueries et les rires de Titus qui profite du moment. Certains des autres tribus la fixent et cela ne lui plait absolument pas. « Vous voulez ma photo peut-être ? Bande d’abrutis, va… » Non, elle n’est pas d’humeur et, c’est une des raisons pour lesquelles elle n’a pas envie de filer tout de suite. C’est avec cet état d’esprit qu’elle doit combattre, c’est dans cet état d’esprit qu’elle doit essayer de canaliser sa force. « Alors, on joue aux cartes ou on s’entraine, Mr Muscle ? » Debout devant lui, elle remet une mèche derrière son oreille. Elle est prête à reprendre le jeu, elle est prête à lui montrer qu’elle n’est pas une fillette qui lâche prise à la première défaite. « Tu viens ou, je dois faire le premier pas ? » Un sourire narquois peint sur les lèvres, elle lui lance un regard sous-entendu. Si son image est une chose qui peut charmer le capitol, pourquoi cela ne marcherait pas sur les carrières ? Shawn… Non, il ne faut pas penser lui, il ne faut pas penser à qui que ce soit ! Tout n’est qu’illusion, rien n’est vrai. Ici, elle ne doit penser qu’à elle, qu’à sa survie. Jouer sur les sentiments, sur ce qu’elle est, ce qu’elle ressent est une autre qu’elle devra apprendre bien trop vite. Les autres, les siens, elle aura le temps d’y penser lorsqu’elle sera revenue vivante de ses jeux. Impatiente, elle sautille sur place pour inciter son adversaire à approcher de lui-même mais, ne voyant pas la chose arriver –il est trop occupé à se moquer peut-être ?- elle lui lance un coup de pied là où ça fait mal, juste pour le réveiller un peu. Au moins, elle aura attiré son attention…
Je fixe la jeune blonde avec insistance. Il était hors de question que je lui montre l'échauffement, non. A vrai dire, je n'avais pas non plus envie de me battre contre elle. Il devait bien y avoir dans la salle un adversaire qui puisse faire le poids, non ? Malheureusement cette année, nous n'étions pas très gâtés au niveau des carrières ; j'allais devoir faire équipe avec ma co-tribut, peut-être la fille du Un. Le tribut mâle du premier district – celui qui avait pleuré lors du défilé parce qu'on touchait à ses cheveux – n'allait sûrement pas nous rejoindre ; du moins s'il essayait je l’accueillerais sûrement avec un couteau dans le crâne. Les tributs du Quatre non plus n'allaient pas rejoindre la meute. Aloysius n'avait jamais rien eu d'un carrière, et la fille ? Je ne l'avais pas encore vu. C'était dommage. J'avais toujours rêvé de monter un vrai groupe de carrière, pour pouvoir participer à un final haut en couleur. Mais le seul tribut qui pourrait éventuellement m'égaler n'avait pas l'air intéressé ; peut-être devrais-je aller lui en toucher un mot d'ailleurs, au tribut du Onze. Malgré tout il n'était pas là à ce moment. Et tout ce que j'avais c'était ce petit bout de blonde qui semblait hésiter à prendre les jambes à son coup. Elle ferait mieux.
Katell releva le regard et vint plonger ses yeux bleus dans les miens. “ De toutes manières… je n’ai pas besoin de ton aide. Je m’en sortirais sans toi, t’en fais pas. ” lâcha-t-elle me scrutant de la tête aux pieds. Je pouffai et commença sur un ton arrogant. “ Tant mieux pour toi Princesse. ” Princesse. Le dernier mot m'échappa, et sembla résonner dans l'air comme une fausse note. C'était Rheagan que j’appelais comme ça ; pas la première blondasse que je rencontrais. La ressemblante avait beau être troublante, je n'avais pas le droit de les confondre. Non. Elle, j'allais devoir la tuer. Je me ressaisis, essayant de chasser l'image de Rhea de ma tête. Katell commence à marcher doucement, me contournant, un air de défi dans le regard. Soudain, elle me sauta dessus ; s'accrochant de toute ses forces à mon dos, elle ne tint pas longtemps. Mauvaise erreur de calcul sûrement, elle n'avait pas réussi à agripper mes épaules. Si bien que mon tee-shirt lui glissa entre les doigts et elle s'écrasa par terre dans un son lourd. Je me stabilisai, avant de me retourner vers la jeune blonde, allongé sur le dos. “ Et merdeuh ... ” J'essayai de me retenir, sans succès. J'explosai de rire, ne tenant pas compte des regards noirs que me lançait Katell. “ Qu’est-ce qui a, hein ? ” Son air vexé ne fit qu'empirer mes éclats de rire. Autour de nous, quelques tributs nous fixent, alerté aussi bien par la chute de la demoiselle que par le bruit que je faisais. “ Qu’est-ce qui a, hein ? ” Elle se releva et vint se placer devant moi, à l'endroit qu'elle avait quitté quelque secondes auparavant. “ Oh nooon ! ” fis-je en essayant de retrouver mon sérieux. “ Pitié, la prochaine fois préviens moi avant de me sauter dessus, que j'ai le temps de préparer mes abdos aux éclats de rire qui vont suivre ! ” Je soufflai, essayant de me reconcentrer. Les sourcils froncés, la jeune femme me fixait d'un air déterminé. “ Alors, on joue aux cartes ou on s’entraîne, Mr Muscle ? Tu viens ou, je dois faire le premier pas ? ” Je basculai la tête sur le côté, un sourire malin sur le visage. Je lui fais signe de la main d'approcher. Elle replaça une mèche derrière son oreille. Elle était plus coriace que je ne l’aurais pensé. La plupart des tributs dans la salle se serait éclipsé discrètement après un échec aussi cuisant. Mais elle, elle était là, me défiant du regard. Cette flamme dans ses yeux, ce sourire narquois, n'étaient pas sans me rappeler quelqu'un, mais je m'efforçais d'ignorer la petite voix dans ma tête qui me criait son nom. Non ce n'était pas elle. Ni de près, ni de loin. Ne pas les confondre. Perdu dans mes pensées, je ne vis pas son pied partir. Ce dernier vint s'écraser entre mes jambes, m'arrachant un gémissement plaintif. Mes genoux plièrent sous la douleur, mais je savais supporter bien pire. C'était notre jeu avec Rheagan. Nous faire du mal était un passe-temps, et aujourd'hui, un gros plus. Dans l'arène je ne m'arrêterais certainement pas à cause d'un poignet foulé ou d'une mauvaise blessure. Mais ça, mon adversaire ne le savait pas. Je me redressai d'un bond, puis fonça sur elle. Je me baissai, de manière à percuter mon épaule contre son ventre. Je glissai mon bras autour de sa taille puis la souleva du sol, son buste dans mon dos, ses jambes battant l'air devant mon visage. J'explosai de rire encore une fois, devant ses maigres efforts pour se dégager. “ Alors Miss Zacharias ? On se dégage comme une grande ou je dois te reposer par terre moi-même ? ” Je balançai ses jambes au-dessus de ma tête, et attendis d'entendre son corps toucher le sol avant de me retourner. Je me penchais vers elle, admirant son visage qui se fermait sous le coup de la colère. “ Si tu veux on peut toujours aller se la faire, cette partie de carte ! ” dis-je, un grand sourire sur le visage.
Spoiler:
Plus jeune, lorsqu’elle avait essayé ce coup sur ses frères, ils étaient restés pliés en deux pendant plus de cinq minutes, au moins. Aucun homme -normalement constitué- ne peut supporter une douleur aussi intense que celle-ci et elle le sait parfaitement. Elle a cinq frères, elle a toujours su comment ils fonctionnent ou, du moins, à quelque chose près. « Mais ?! » Comment a-t-il fait pour se relever aussi vite ? Soit Titus est complètement insensible soit il n’est pas humain. Bon, il y a aussi la possibilité qu’il n’ait aucune virilité masculine à cet endroit mais, ayant visé juste, Katell ne peut que confirmer qu’il est bel et bien un homme accomplit. Cela lui arrache tout de même un sourire… Elle a réussi à frapper un carrière, à lui arracher un cri -aussi infime soit-il- de douleur. Elle l’a prise par surprise et, rien que ça, c’est une victoire à ses yeux. « On a perdu son san… » Elle n’aurait jamais du lui tourner le dos. Contente de sa connerie et prise d’une bouffée euphorique, elle s’était retournée pour voir si l’entraineur l’avait vu mais, il était encore trop loin et trop occupé pour voir quoi que ce soit. Vive l’entraineur du dimanche ! Malheureusement, Titus a profité de son manque d’attention pour lui foncer dessus et, la voilà les quatre fers en l’air. Youpi ! Si elle avait su que les entrainements étaient plus sensationnels que les montagnes russes, elle se serait portée volontaire pour les jeux bien avant…
Elle se débat, enfonçant ses petits poings dans le dos du jeune homme de toutes ses forces. « Laisse-moi ! Pose-moi à terre s’pèce de rrrrag ! » Elle tape, elle tape aussi fort qu’elle le peut. « Lâche-moi p’tit con ! » En soit, Titus ne lui fait si mal. Il la tient simplement pendue comme un lapin mais, cela suffit à la mettre hors d’elle. « Je vais te faire bouffer ton sourire si je t’attrape ! » Pathétique. Oui, elle est totalement pathétique. Prise au piège, elle ne réfléchie même pas à un moyen de se détacher. Elle ne pense qu’à taper sur le dos de Titus jusqu’à ne plus avoir de force, jusqu’à ce que ses poings tombent de fatigue. Cassant l’air avec ses pieds, elle espère lui foutre un coup au visage également mais, sans grande conviction. « Alors, miss Zacharias ? » « Ne me parle p… » « On se dégage comme une grande ou je dois te reposer par terre moi-même ? » Elle sent le sang lui monter à la tête et une autre nausée l’envahir. Stoppant net ses enfantillages, elle porte une main à sa bouche et n’a pas le temps m’amortir la chute lorsque Titus la relâche. Aie… Sa tête. Elle tombe directement sur la tête et sent une décharge électrique parcourir toute sa colonne vertébrale. Elle a mal. Elle le fusille du regard mais ne dit rien, ne trahit pas sa souffrance. « Si tu veux, on peut toujours aller se la faire, cette partie de carte ! » Des larmes s’invitent à la fête mais, elle lutte pour les faire rebrousser chemin. Il est hors de question qu’une seule larme coule sur son visage. Non, pas à cause de ce petit con ! Elle préfère garder sa salive et ne lui répond pas. Se relevant douloureusement, elle prend tout son temps. Dans l’arène, elle devra faire face à beaucoup pire. Elle ne peut pas se permettre de se plaindre pour si peu. Le tout, c'est d'apprivoiser la douleur…
Un genou à terre, elle se frotte l’arrière de la tête. « Très fort, vraiment. » Elle aurait bien aimé se révéler plus vite mais, il n’y a pas que sa tête qui en a pris un coup. Son ventre lui fait mal lui aussi. Pas spécialement là où Titus l’a frappé, non. L’endroit est douloureux certes mais, c’est bien plus bas que cela lui tire, au bas ventre. Une sueur froide lui fait tout oublier : l’endroit, les gens, les entraineurs, tout ! Elle a peur, une peur panique mais ne saurait mettre un nom sur ce qui la tétanise à ce point. « Bon ! » Elle se relève d’un bond. « Très sympa mais… » Elle se tient le ventre, juste avant de se rendre compte de son geste et retirer sa main aussitôt. « …à part des parties de jambe en l’air, qu’est-ce que tu sais faire d’autre ? » Elle n’est pas encore prête, elle n’a pas encore repris son souffre mais… peu importe. The show must go on…
Après tout, cet entraînement n'était peut-être pas si inutile. Faute de pouvoir m'apprendre quelque chose, puisque j'avais déjà étudié la plupart des sujets abordés dans les ateliers, je m'amusais bien. Et ça avait comme avantage de faire évacuer le stress. Pas que je sois véritablement stressé ; après tout, depuis le temps que je m’entraînais, je n'appréhendais pas l'arène comme le fait le gamin du Un, celui qui avait pleuré lors du défilé, ou ceux des districts périphérique comme le Douze. Mais même si j'avais hâte d'entrer dans le jeu, je ne pouvais pas ne pas me sentir stresser à l'idée d'être enfermé dans un endroit truffé de piège avec vingt-trois autres tributs près à tout pour vous faire tomber. Bien sûr, je mettrais au tapis la moitié d'entre eux avant même qu'ils n'aient eu le temps de faire un pas, mais tout de même. Malgré tout, je suis actuellement six pieds au-dessous du centre d’entraînement, je ne risque pour l'instant et rien et, putain, qu'est-ce que je me marre. Je vois la gamine -quoique, elle ne devait pas être loin de mon âge- se relever douloureusement. Les traits de son visage se crispe alors qu'elle peine à s'appuyer sur ses jambes. J'aurais aimé qu’Azrael soit là ; après tout, il partageait comme moi cette admiration morbide pour la douleur, pour la domination. C'était le seul que je considérais comme un ami. Ami dans le sens que c'était la seule personne que je supportais sans ressentir le besoin de l'étriper, ou dans le sens qu'il était peut-être le seul sur qui je pouvais compter – et encore, si en me rendant service il pouvait se trouver un quelconque bénéfice. Quoi qu'il en soit, j'aimerais qu'il puisse lui aussi profiter de l'expression de la jeune tribut du Dix à ce moment-là.
Un genou à terre, elle ne se releva pas complètement. L'aurais-je amoché si méchamment ? Après tous mes camarades de combats habituels, c'est à dire les autres carrières du Deux et généralement Rheagan, sont plus coriace que Katell. Bien plus. Peut-être qu'en la laissant tomber par terre je lui avais cassé quelque chose ? J'aurais dû la lancer dans ce cas, histoire de la blesser le plus possible avant qu'elle entre dans l'arène, qu'elle passe de blonde insignifiante à animal mourant sur mon baromètre du danger. “ Très fort, vraiment. ” dit-elle en un souffle. Je fis mine de m'incliner, exagérant une révérence, retenant un autre éclat de rire. “ Je ne m'attribue pas tout le mérite, ça n'aurait pas été si comique sans toi très chère. ” Je me redressai, les larmes aux yeux. Vraiment, rien de mieux de maltraiter une pauvre fille sans défense pour se détendre. Grâce à ça, je trouverais la force de supporter Hazel et l'hôte au nom bizarre un soir de plus, et pas me jeter du dernier étage du Centre d’Entraînement. “ Bon. Très sympa mais ...” Je reportai mon attention sur Katell, qui se releva d'un bon. Elle sembla porter sa main sur ses flans, mais se ravisa au dernier moment. Faute d'être très résistante, elle a au moins l'intelligence de ne pas montrer ses faiblesses. Elle semblait reprendre ses esprits petit à petit, mais était encore sonné alors qu'elle lançait “ …à part des parties de jambe en l’air, qu’est-ce que tu sais faire d’autre ? ” J'esquissai un sourire moqueur. Elle avait de la répartie, même sonnée. La ressemblance était peut-être même plus que physique après tout. J'entendais encore les répliques cinglante de Rhea alors que je venais de la mettre KO … Non, ne pas penser à elle.
Je passai lentement ma main dans les cheveux, prenant le temps avant de répondre, la dévisageant de la tête aux pieds. “ T'es coriace pour une petite blonde. ” Je fis craquer les os de ma main, un à un, sans la quitter des yeux. Une seconde, puis deux. Cinq, une dizaine. Je restai sans bouger, sans un mot, faisant craquer mes doigts. Puis soudain, je fonçai tête baissé vers elle.
Spoiler:
Je rêve ou… il me sourit ? Serait-ce donc une manie chez lui, de sourire à tout bout de champ ? Aurait-il un bug ou un tic qui oblige ses muscles à avoir un air de déluré vingt-quatre heures sur vingt-quatre ? Je croyais que l’on entrainait des carrières dans le deux, pas des sourire-man ! A moins qu’il soit sponsorisé par une de ces marques de dentifrice à la con, tiens… « T’es coriace pour une petite blonde. » « Je ne suis pas pet… » Attends deux minutes… Si, il a raison, je suis petite. Je fais une tête de moins que lui donc, pourquoi ne pas en profiter ? Je vais pour lui répondre lorsque je le vois courir vers moi comme un veau qui se prend pour son père. Leçon numéro une : arrêter de vouloir toujours discuter avant de frapper. J’esquive son coup en me projetant au sol, à ma droite. Il me l’a déjà fait une fois, pas deux. Je sens encore un picotement à mon ventre, juste à l’endroit où il m’a frappé mais, déterminée à ne pas y faire attention, je me redresse sur mes mains, prête à me révéler pour contrattaquer. Debout, je le vois continuer sa course folle jusqu’à heurter un des mannequins de combat qui nous entoure. « Joli… » Il aurait surement dû prendre moins d’élan le petit. Aurait-il surestimé ma force ? J’en souris malgré moi. « Tu viens ? Je pense qu’il n’a pas envie de jouer avec toi ce monsieur. » dis-je en désignant le mannequin d'un oeil amusé. A défaut de me faire véritablement peur, Titus me fait carrément rire. Sa détermination à vouloir me ridiculiser me pousse à croire qu'il n'est pas si sur de lui. Pourquoi voudrait-il faire ses preuves, montrer qu'il est le plus fort ? S'il se sent si fort et conquérant, pourquoi perdre son temps avec le petit peuple ? Enfin bref. Lorsqu'il se tourne vers moi, je lui fais un petit coucou de la main, juste pour l'inciter à approcher de nouveau. Je ne foncerais pas tête baissée dans la gueule du loup, je ne me mettrais pas à courir vers lui comme une forcenée qui trahirait son désespoir... Non, moi, j'attends que l'ennemie soit à proximité pour attaquer. Je joue les inoffensives pour frapper un bon coup, lorsqu'on s'y attend le moins. Cela marchait parfaitement sur mes frères, même le plus âgé, pourquoi cela ne fonctionnerait pas avec un carrière ?
Je marche doucement vers lui, l'air de rien. S'être ratatiné contre le mannequin devant tout le monde n'a pas dû laisser son ego très intact mais, contrairement à tout à l'heure, il prend son temps avant de foncer. Leçon numéro deux : réfléchir avant de frapper, pas l'inverse. Nous sommes souvent trop pressés d'en finir, ce qui nous pousse à faire des erreurs de jugement ou de tactique. Comme deux lions en gage, nous nous tournons autour, attendant que l'autre fasse le premier pas. Je m'arrête soudain, ce qui doit le surprendre l'espace de deux secondes, assez pour me donner une opportunité de foncer. Tête baissée -faut dire ce qui est- je cours vers lui, sachant pertinemment que je n'ai pas assez de force pour le clouer au sol. Lorsque mes bras viennent entourer son corps, c'est comme si je venais de butter contre un mur à 350 kilomètres à l'heure. Aie, ce n'est pas gagné... Leçon numéro trois : ne pas s'attaquer à plus grand que soit avant d'avant un plan, un vrai. Je ne panique pas mais, je perds pied, encore une fois et, cela me rend furieuse. Je hurle en essayant pousser, de le forcer à reculer, en vain. Trop préoccupée à chercher quoi faire, je ne vois pas le coup venir et me retrouve à nouveau à terre. Super... « Je vois qu'on s'amuse bien par ici. » « Roooh, ça va hein ! On vous a pas sonné vous ! » « Au contraire Zacharias, je crois que Titus n'est pas un adversaire à ta taille. A moins que... » Je me retourne vers l’entraîneur, une lueur d'espoir et curieuse dans le regard. « Tiens ! » Il me lance un outils de combat que je rattrape au vol. Une épée en bois ?! Il est sérieux ? Nous sommes à l'atelier du corps à corps, non ? Ce n'est pas comme ça que j... « Lorsqu'on n'arrive pas à avoir sa cible par un même moyen plusieurs fois de suite, on change de tactique Mlle Zacharias. » Je me relève, pas très convaincue par sa tactique à lui d'apprentissage. Je fais tourner la lame de mon épée devant moi, me disant qu'après nous, ne n'est pas si différent d'une lance. Il lance une épée, une vraie, à Titus. « H E Y ! C'est pas juste ! » « Qu'est-ce qui sera juste hein ? Lorsque tu auras à faire à un adversaire dans l'arène et n'auras qu'un bout de bois dans la main, comment te battras-tu pour ta survie ? Montre-moi ! » Je fixe Titus. Ce n'est pas une blague alors ... ? « Titus ! Arrête de jouer le gentil avec elle, tu veux ?! » Pardon ? Parce qu'il était gentil jusque là ?!
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Sujet: Re: MOCKINGJAY ▷ titus a. chamberlain Sam 29 Déc - 20:58
+ TITUS, J1
Zéro. Je n'ai pas le droit d'hésiter. Un regard vers Blythe m'indiqua qu'elle était à quelques pas de moi. Je devais la retrouver, c'était notre arrangement ; mais avant, je tenais à récupérer quelques objets. La corne sonna, flottant dans l'air, annonçant le début du bain de sang. J'attendais ça depuis tellement longtemps.
Je sautai de ma plate-forme, et fonçai vers la Corne d'Abondance qui se tenait en face de moi. J'avais remarqué plusieurs choses essentielles : il y avait deux arc, à défaut de pouvoir en sauver deux, j'allais au moins essayer d'en attraper un ; une épée, car je n'étais pas le maître du corps à corps, autant limiter les risques ; et enfin, la chose la plus importante. Les couteaux. J'avais l'intention de les prendre. Tous. Autant pour avoir le plus d'armes possibles à lancer que pour empêcher les possibles lanceurs de me voler la vedette. Les couteaux, c'était mon truc. J'avais repéré es arcs, mais impossible d’apercevoir les couteaux. Je m'aventurai dans la bouche béante de la Corne ; j'étais un des premiers à y arriver, si bien que je n'avais pas vraiment à me soucier des autres tributs. Mes oreilles bourdonnaient, je ne tenais pas place. Je sautillai sur place face à tant d'armes réunis. Je m'avançai vers l'arc, un sourire béant sur le visage, quand une silhouette se jeta devant moi. A la façon où elle se dirigeait vers l'arme, je voyais bien qu'elle tentait elle aussi de saisir l'arc. Mauvaise idée. Je saisis par les épaules la jeune tribut et la soulevai du sol. Elle tentait de se débattre, mais je ne la laissai pas s'échapper. J'émis un rire bruyant. Si j'avais eu une arme, je l'aurais sûrement achevé, mais malheureusement, je n'avais rien sous la main. Je l'envoyai balader à quelques mètres derrière moi, où elle atterrit dans un bruit sourd. Je ne lui lançai même pas un regard ; je saisis cette fois l'arc, avant de l'armer. J'encochai une flèche, et décidai de l'essayer sur ma première victime. Ma toute première cible. Excité comme un gamin, je me retournai vers la brune. Elle s'était relevée. Elle s'était relevée et je pouvais enfin apercevoir son visage. Sagitta. La gamine du Quatre qui défendait toujours son frère, ou son cousin je ne sais plus, quand je me faisais un plaisir de le martyriser. Celle qui avait plusieurs fois eu le courage de me défier, tout ça pour que j'arrête de toucher à son précieux Alo. C'était plutôt ironique, en somme, de les voir réunit ici tous les deux. Je l'aurais d'ailleurs bien souligné, mais le bain de sang était une chose que je ne pouvais pas rater ; non pour rien au monde. Je relâchai ma flèche, mais elle l'évita de justesse, roulant de quelques centimètres. Je me serais fait une joie d'aller l'achever, mais je vis un gamin se ruer sur l'épée à quelques mètre de moi. Hors de question qu'on essaie encore une fois de me voler ce que je voulais. Je courrai vers le fond de la Corne ; c'était Aloysius justement. Apparemment c'était courant chez les habitants de Quatre de faire chier le monde. Je lui assénai un claque monumentale avant de m’emparer de l'épée. Plus que le couteaux, et j'allais pouvoir m'amuser. Après avoir remué un peu les tas d'armes à l'intérieur de la Corne, sans trouver ce que je cherchai, je décidai de sortir. Après tout, j'allais commencer par tirer mes flèches, puis je fouillerai quand les autres trouillards auront quitté la Corne.
Je sortis au petit trop, repérant la chevelure rousse de Blythe. J'aurais pu lui envoyer une flèche en plein crâne ; j'aurais pu mais ça aurait gâché le plaisir, je voulais la voir souffrir, me supplier. Je voulais qu'elle s'excuse. Que Rhea la voit. “ Blythe ! ” Je bandai mon arc et tentai de trouver une cible. “ Putain Blythe, tu sais pas où sont caché les couteaux ? Impossible de mettre la main dessus ! ” Je vis un brun courir comme un débile au loin ; sûrement Loa, le taré du Neuf. Il était loin, mais c'était faisable. Je visai, et lâchai ma flèche qui atterrit à quelques centimètre de lui, lui éraflant quasiment l'épaule. Je jurai, me reconcentrant sur la réponse de ma co-tribut.
+++
“ Le gars du onze a réussi à s'en approprier. Aucune idée d’où sont les autres. ” Je me tournai brusquement vers elle. “ Quoi ? Sérieusement ? ” J'émis un grognement de rage. “ Suit moi ! On va retrouver ce salopard !” Je ramassai l'imposante épée que j'avais laissé tomber à mes pieds, et commençai à avancer vers le centre de la Corne. Le froid commençait tout juste à se faire ressentir ; sûrement l'excitation du début qui retombait. Chacun de mes souffles dégageaient une épaisse fumée blanche, à la manière de celle d'Azrael. Où était-il, ce vieux drogué d'ailleurs ? Sûrement en train de me regarder m'énerver. Si je n'arrivais pas à mettre la main sur les couteaux, il avait intérêt à m'en envoyer le plus vite possible ! Je contournai la queue en métal de la Corne et débouchai sur .. Oh, le tribut masculin du Dix ! Le copain de Katell, ma chère petite Katell, celle avait qui je m'étais battu lors de l'entraînement. Dos à nous, il ne pouvait pas nous voir. Blythe ne sembla pas le remarquer, et continua directement vers l'intérieur de la sculpture en fer. Que devais-je faire ? La suivre et le laisser s'échapper ? Ou la prévenir, avec le risque que le tribut me remarque ? Je ne choisissais aucun des deux. Dans les deux cas, ça gâchait tout le plaisir. Je laissai ma co-tribut passer en tête, et me dirigeai doucement, sans un bruit, vers le garçon accroupit, au-dessus d'un sac. Je tentai de faire la moins de bruit possible, mais pantalon était tellement imposant que ça ne facilitait pas la tâche ; à chaque pas, sa matière imperméable frottait et faisait un boucan monstrueux. Mais avec un peu de chance, le vacarme du Bain de sang devrait couvrir mes pas. Lentement, j'enfilai mon arc en bandoulière et attrapait mon épée avec les deux mains. Ce coup-là, je savais que je le ratais souvent, mais c'était tellement tentant. Accroupis comme il était, ça allait être tellement facile. Je resserrai la prise autour du pommeau de mon arme, je soufflai en silence. Il ne m'avait pas encore vu. Dommage, j'aurais adoré voir son expression en me découvrant, épée à la main, prêt à l'achever. Sa tête d'animal effaré, me suppliant, peut-être, de l'épargner. J'adorerai, mais Blythe m'attendais et je devais faire vite. Je doucement levai les deux bras au-dessus de la tête, jouissant de chaque seconde. Un énorme sourire déformé mes traits ; ma première victime. C'était tellement bon.
J’abattis lourdement l'épée sur la nuque du tribut. Sa tête roula sur quelques centimètre avant de s'arrêter ; le sang frais s'étala sur la banquise, tâchant la blancheur immaculée de la glace. J'explosai de rire, un rire lourd, qui couvrit le chahut des combats qui faisait rage derrière moi. Entre deux éclats de rire, je perçus une plainte. De l'autre côté de la glace, aux pieds des montagnes gelées, j’aperçus Katell. Elle se tenait debout, contemplant d'un air affolé le corps inerte de son allié. Je ris de plus belle, ne me calmant que pour lui lancer un sourire pervers, et un regard meurtrier. J'articulai de manière exagéré, sans un son. “ A la prochaine Zacharias. ” Je voulais qu'elle sache : c'était elle la prochaine. Elle qui m'avait fait passé pour un simple tribut lors de l’entraînement. Elle avait sûrement dû comprendre, puisqu'elle s'enfuit aussitôt. Encore hilare, je ramassai mon épée, et l'essuyai maladroitement sur le blouson du corps à mes pieds. Je me calmai, et retournai ledit tribut d'un coup de pied. Sa carcasse roula sur le côté, et je découvris l'objet qu'il tenta d'attraper. Un petit sac jaune. Juste ça. Pas de couteaux. Je donnai un grand coup dans le sac, qui vola à plusieurs mètres de ma victime. Je me retournai enfin, découvrant Blythe qui s’apprêtait à entrer dans la Corne. Je la rejoignis au petit trot, sans trop me presser. Je rattrapai mon arc d'une main, prêt à tirer au cas où.
Et j'avais eu raison. A peine j'eus contourné la paroi en fer, je découvris la scène. Un tintement de métal sur le sol. Sagitta était là, ainsi que ce putain de tribut du Onze, celui qui m'avait volé mes couteaux. Blythe se tenait là aussi, la main enfermé dans celle du blond. C'est sûrement lui qui l'avait désarmé. Je laissai tomber mon arme, et attrapai une flèche dans mon carquois. Elle était à moi, il n'avait pas le droit d'y toucher. C'est moi qui devais la tuer. Je bandai mon arc, et visa le garçon. Mais Blythe ne s'était pas laissé faire. Ils entamèrent un combat au corps à corps, roulant au sol, renversant les piles de vivre accumulé dans la Corne. Impossible de le viser sans blesser Blythe. “ Putain, Blythe, stabilise-le ! Je peux rien faire !” Je jurai encore une ou deux fois. Puis elle arriva ; l'occasion de l'achever. Ma co-tribut bloqua Ezea au sol pendant quelques secondes. Laps de temps suffisant pour que j'envoie ma flèche. J'avais visé son œil, pour le tuer sur le coup. Mais il se dégagea au dernier moment, et roula sur le côté. La flèche vint se loger dans épaule. C'était pas grand-chose, mais c'était un bon début. Il allait regretter de m'avoir volé mes couteaux.
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Sujet: Re: MOCKINGJAY ▷ titus a. chamberlain Sam 29 Déc - 21:02
+ TITUS, J4
frenchie:
Deux coups de canons avaient retentis annonçant la mort de deux tributs. La fille du 8, et le garçon du 5 n'avaient pas survécus plus longtemps que trois jours, et avaient maintenant rejoins les autres morts au paradis, ou je ne savais où. Deux nouveaux morts, deux tributs de moins dans la course. Nous n'étions désormais plus que dix dans l'arène. La fin approchait, mais je survivais toujours, et j'étais d'ailleurs étonnée de moi même, d'être toujours en vie, de faire partie des dix derniers. Je n'avais pas énormément confiance en moi, et plus jeune, quand je me contentais de simplement regarder ces jeux, je m'imaginais que si un jour j'étais tirée au sort, je ne tiendrais pas une journée. A vrai dire, je m'imaginais me laisser mourir, purement et simplement, ne voulant pas servir Snow, ne voulant pas divertir ces enfoirés de Capitoliens. Ces jeux, je n'avais jamais voulu y participer, et il était clair que je ne ferais jamais couler le sang. Mais pourtant, tout avait changé à l'entente de ce nom … mon nom. C'est à partir de ce moment que j'ai commencé à avoir peur, et que je me suis rendu compte qu'en réalité, même si je le voulais, je ne pourrais pas simplement me laisser mourir. Je tenais trop à la vie pour ça.
Je ne savais pas vraiment à quoi mon alliance avec Katell servait, puisque nous passions le plus clair de notre temps séparées, nous retrouvant simplement au camp dans la soirée pour dormir et manger le peu de choses que nous avons réussis à attraper dans la journée. Nous ne nous parlions que peu, ne sachant pas vraiment quoi nous dire, et nous nous quittions le matin (du moins, ce que l'on devinait être le matin) en nous souhaitant de la chance. Je l'aimais bien Katell, mais depuis la mort d'Iugo, je ne la voyais plus tellement comme une alliée, mais plus comme quelqu'un que je ne pourrais abattre, ce qui devenait embêtant. Alors je restais loin d'elle pour éviter de trop y penser, et j'errais dans l'arène, à la recherche de nourriture, m'attaquant à tous les pauvres tributs que je croisais (et que je n'arrivais jamais à tuer) tout en espérant vivre encore le soir. Oui … je n'aurais jamais cru dire ça, mais même dans l'arène, ma vie était routinière … quoi de plus déprimant ?
Je sentais le vent glacial me fouetter ma nuque découverte par l'absence de ma tant regrettée chevelure. Je ne savais pas quelle heure il était exactement, mais une magnifique aurore boréale ornait le ciel dépourvu de soleil depuis déjà plusieurs longues minutes. Je ne savais pas où je me dirigeais, je savais juste que j'avais quitté la montagne, me retrouvant sur cette épaisse couche de glace sans fin que je connaissais bien. La banquise avait été le lieu de mon premier combat. La corne n'était pas très loin, et même si je savais que Titus y avait fait son refuge, j'osais espérer qu'il soit sorti se balader, ou qu'il soit endormi, que je puisse discrètement voler deux trois petites choses. Je savais me servir de mon poignard et de mon couteau, mais je ne disais pas non à quelque chose d'un peu plus menaçant.
Je pensais que la voie était libre, que plus personne ne se trouvait dans cette zone qui semblait trop dangereuse. Mais pourtant, je découvris avec agacement que ce n'était pas le cas, qu'il restait bien un crétin … et quel crétin. Loa-Skann. Tribut du district 9. Toujours en vie ? C'était étonnant. Le retrouver ici était ironique, un petit trop à mon goût. Mais pourtant, il ne me fallut pas plus de deux secondes pour dégainer mon poignard. Non, je n'avais pas digéré le coup qu'il m'avait fait le premier jour, m'abandonner comme un lâche, alors que si il avait eu un tant soit peu de courage, cette rouquine du un serait morte. « Voyez-vous ça ... » lâchais-je alors que nous nous tenions qu'à quelques mètres l'un de l'autre. Sur mes lèvres se dessina un sourire amusé. Je le tenais cette fois, et il n'y avait rien, ni personne pour me distraire. Loa-skann allait payer pour avoir fuit, pour m'avoir laissé seule, pour avoir mis ma vie en danger alors que nous avions conclus un marché. Je n'allais pas le rater, et il pourrait bien me supplier, se traîner à mes pieds, je ne l'épargnerais pas. « Je vois que tu t'es plutôt bien remis de ta blessure. » Je m'avançais lentement, tout en faisant balader le manche de mon arme entre mes doigts gantées, jetant un regard furtif à l'épaule du jeune homme que j'avais entaillée quelques jours auparavant. « J'ai eu tort de te faire confiance. Je n'aurais même jamais dû te proposer cette alliance. Non … j'aurais du te tuer comme j'avais prévu de le faire. » Cette Glamoria ne s'était pas révélée être si féroce que je ne le pensais, j'aurais très bien pu m'en sortir seule finalement. « Mais nous sommes là maintenant … et cette fois-ci, je ne te laisserais pas m'échapper. » Mon sourire moqueur avait disparu, laissant place à un visage en colère. Je ne marchais plus, je me mis à glisser sur la glace, glisser lentement vers lui sans le quitter des yeux, l'assassinant d'un regard haineux.
loana:
Il ne devait pas être très loin de 5h du matin. J’étais crevé et je mourrais de froid, mais ce n’est pas ça qui me réveilla ce matin-là. Ma bouche était pâteuse, mes lèvres plus sèches que jamais, et je ressentais malgré moi ce manque atroce d’eau, ce désir puissant de boire que mon organisme réclamait. D’aussi loin que je m’en souvenais, je n’avais pas bu depuis plus de 24heures, et c’était vraiment rare que ça m’arrive car je buvais toujours trop pour faire passer la faim. Il fallait que je boive. Ça devenait maladif.
Je jetai un coup d’œil à Silka, allongée à quelques centimètres de moi, enroulée dans une couverture cinquante fois plus grange qu’elle. Elle était tellement maigre et grande que seuls quelques cheveux dépassaient du tissu, me donnant l’impression qu’elle était totalement protégée. J’hésitais à la laisser là, mais il fallait que j’aille trouver de la neige assez fragile pour qu’elle puisse fondre rapidement. Là où nous étions, il n’y avait que de la glace ; J’aurai pu lécher le sol pour rester près d’elle (après tout, je n’étais plus à ça près), mais j’avais peur que ma langue reste collée par terre. Ça m’était déjà arrivé pendant l’hiver du district 9, et ça m’avait fait sacrément mal. Si je ne partais qu’une dizaine de minutes, rien n’allait lui arriver hein ? Notre campement n’était pas très loin de la corne d’abondance, mais personne ne nous avait encore trouvé. A part Castiel. Mais il s’était suicidé devant mes yeux, et sa mort m’avait traumatisée. Si je courais, et que je revenais très rapidement, tout se passerai bien, n’est-ce pas ? De toute façon, elle dormait. Elle ne remarquerait même pas que j’étais parti, et si jamais quelqu’un la trouvait, je lui faisais confiance pour se débrouiller au mieux. On avait l’arbalète de Castiel maintenant. C’était une sacré arme, comparé à mes cailloux ou à mon petit couteau plat. Je décidais de lui laisser, car de toute façon je ne savais pas m’en servir. J’avais bien une vingtaine de cailloux dans les poches, ce qui me ralentissait quand je courrais, mais qui pouvait s’avérer utile si jamais je croisais quelqu’un en chemin. J’attrapai tout de même deux flèches que je glissai sous mon bras, et je pris la direction de la banquise, en priant tous les dieux du ciel de nous épargner.
En cinq minutes j’y étais. J’étais facilement repérable au milieu de toute cette blancheur éclatante, mais je n’avais pas le choix. J’avais vraiment soif. Heureusement qu’il faisait nuit, parce que sinon, j’étais à peu près assuré de mourir dans les trois prochaines minutes. Je me penchais vers la glace. Il avait dû neiger cette nuit, parce qu’une fine couche de poudreuse recouvrait la banquise. Je ramassai une grosse poignée de neige et la portai à ma bouche. Mon dieu. C’était tellement froid que j’avais envie de pleurer. J’essayais d’avaler sans penser, ou d’imaginer une bonne glace sans gout. Mon organisme était tout en feu, ma gorge me brulait tellement c’était glacé, mais j’en avais besoin, je savais qu’il le fallait. S’il fallait avaler de la neige pour survivre, je pouvais le faire. Tuer des gens en revanche, c’était un peu plus dur. Juste un peu moins moi. Il fallait que je retourne voir Silka maintenant.
Je me relevai, sans réellement regarder où je marchais, et je repris la direction de notre petit repère caché à mi-chemin entre la corne et la forêt. « Voyez-vous ça ... » Je me retournai d’un mouvement vif, les yeux à l’affut, cherchant d’où venait cette voix. Puis mon regard se posa sur Elle. Frenchie, la tribute du 12 que j’avais déjà eu l’occasion de croiser quelques fois. Son regard assassin m’informa qu’elle ne me portait pas réellement dans son cœur. « Oups », murmurai-je malgré moi. Il fallait que je reste naturelle. Pas surpris de la voir, voilà, super content. Frenchie, ouaaaaais ! J’essayai d’afficher un sourire sympa et tentai de faire de l’humour. « Tiens ! Salut nichons ! Dommage qu’il fasse si froid, t’aurais pu refaire ton petit numéro comme pendant le défilé » Et lorsqu’elle sortit son poignard pour le pointer sur moi en me menaçant, je compris que j’étais dans la merde. Elle n’était pas franchement drôle, et je venais de m’enfoncer. Et Silka… Silka n’était qu’à quelques mètres de moi. Si je criais assez fort, elle pourrait débarquer avec l’arbalète et lui shooter dans la tête. Mon dieu non…Si elle ratait son coup et que Frenchie nous tuait tous les deux ? Je ne m’en remettrai jamais. Même au Paradis, enfin… en enfer, je vivrais toujours avec cette impression de l’avoir condamnée à mort. J’espérais franchement de tout mon cœur que Silka et moi nous retrouvions dans un univers parallèle, ensemble. Mais j’espérais encore plus que l’un de nous deux survive à l’arène et continue sa vie, riche et populaire, même si pour moi, vivre n’était pas possible sans elle. « Je vois que tu t'es plutôt bien remis de ta blessure. »Hein ? Qu’est-ce qu’elle racontait celle-là ? Ses yeux louchèrent sur mon épaule et je compris. Elle parlait de l’entaille qu’elle m’avait faite à l’épaule. « ça va, merci. Même si elle ne posait pas la question…Elle continua sur le même ton satirique, visiblement très contente de se retrouver face à moi et se sentant très supérieure, ce qui me vexa. « J'ai eu tort de te faire confiance. Je n'aurais même jamais dû te proposer cette alliance. Non … j'aurais dû te tuer comme j'avais prévu de le faire. » dit-elle d’un ton pas franchement sympa. « Mais nous sommes là maintenant … et cette fois-ci, je ne te laisserais pas m'échapper. » continua-t-elle, et pour la première fois de ma vie, certainement, je ne savais pas quoi répondre à ça. Je bafouillai, tentant avec peine de reculer, puis j’explosai, en portant mon sifflet à ma bouche. « Si tu t’approches de moi, Frenchie, je te jure que je siffle dedans, OK ? Et tu sais ce qui se passera si Titus et Glamoria entendent ça ? Si les tributs vivants viennent ici ? ça finira en bain de sang, comme le premier jour. Alors, recule. » dis-je d’un ton étonnamment confiant. « Recule. » L’expression sur son visage m’indiqua clairement que cette fois elle ne laisserait pas passer sa chance, et qu’elle ne croyait pas à mes menaces. Elle me trouvait trop bête pour ça ou quoi ? Sans réfléchir, alors qu’elle avançait encore, je sifflai.
Je m’attendais à une puissance sonore digne d’un boulet de canon, mais au lieu de ça, c’est un sifflement léger, mélodieux qui s’échappa de l’objet. Je n’étais même pas sûr que Silka l’ait entendu. Et j’espérais de tout mon cœur que Titus et Glamoria n’étaient pas à la corne en ce moment même.
Elle était là. Devant moi. Le même air arrogant que d'habitude, la même attitude féline, dangereuse. Que faisait-elle là ? Que faisait ma Rhea au milieu de la banquise, dans l'Arène ? Elle n'avait pas été sélectionnée non, j'étais parti avec Blythe. J’avançai tout de même vers elle d'un pas las. Elle était là. C'était tout ce qui importait. “ Titus. ” murmura-t-elle. Je hochai la tête sans un mot, arrivant enfin à ses côtés. Doucement, je l'enlaçai. Tout autour de nous, le temps semblait s'être arrêté. Le vent ne soufflait plus, au loin, l'océan semblait s'être figé. Rien d'autre n'importait, seulement elle. “ Titus, tu dois gagner. Tu dois rentrer. ” continua-t-elle. Ses mots brisaient le silence qui nous enveloppait, flottaient dans l'air avant de s’évaporer. J'ouvrai la bouche, mais aucun son n'en sortit. Je voulais lui répondre. La rassurer. Lui dire que j'allais rentrer, que j'allais bientôt être à ses côtés. J’essayais de toutes mes forces mais je n'y arrivais pas. Son sourire s'évanouit, son regard s'obscurcit. “ Tu vas revenir, hein mon Titus ? ” Sa voix se brisa soudain. Je luttai de toute mes forces, mais impossible de faire sortir le moindre mot. “ Tu m'as promis ! Tu m'as promis … ” répétait-elle alors que les larmes dévalaient son visage. Mon cœur se serra, et à mon tour j’eus envie de pleurer. Je fermai les yeux quelques instants pour chasser les larmes qui me montai aux yeux. Quand je les rouvris elle toujours là ; mais quelque mètres plus loin, entourée par les flammes, les même que celles du bûcher d'Ezea. Immobile. Elle ne criait pas, elle ne semblait pas souffrir. Mais petit à petit elle disparaissait. Je criai toujours, de toute mes forces, mais mon mutisme ne s'évanouit qu'une fois le spectacle fini. Rheagan entièrement évaporée, un cri réussit à s'échapper.
“ Non ! ” Je me réveillai en sursaut, en nage sous mon manteau, à bout de souffle. Je saisi mon épaule d'une main, ma brûlure me ayant recommencé à me lancer. Mon gant rencontra que le trou béant dans ma doudoune, petit souvenir ma rencontre avec Viha, quelques heures auparavant. Pas le seul, mais le plus embêtant. Entre l'air froid qui s’engouffrait sous mes vêtements et la peau à vif, ce n'était pas à proprement dire agréable. Ça faisait même un mal de chien. Doucement, je reprenais mon souffle. C'était un rêve. Juste un rêve. Rheagan était au district Deux, saine et sauve. Elle savait que j'allais revenir, elle savait que je pouvais le faire. J'attrapai ma tête entre mes mains, tentant de me calmer comme je le pouvais. Heureusement que Glamoria n'était pas là pour voir ça. Je n'avais pas la moindre idée d'où elle était, notre alliance ne se résumant ni plus ni moins qu'à nous rejoindre le soir et veiller sur l'autre quand il dormait. Mais apparemment elle n'était même pas capable de ça. Mais je savais pertinemment que je survivrais plus longtemps avec une pseudo-allié que seul. J'avais déjà liquidé ma première alliée, je n'allais pas en achever une autre de sitôt. Je me relevai difficilement, sortant à contre cœur de mon sac de couchage. Le vent qui glissa sur ma blessure m'arracha une grimace ; on m'aurait entaillé la peau avec un poignard, ça aurait fait autant de bien. Il fallait que je trouve une solution pour ça. Je tentais de racler un peu de glace pour l'appliquer sur la brûlure, sans grande réussite. Lunette de vision nocturne sur le nez, je m’engouffrai dans la Corne à la rechercher d'une couverture. Je trouvai mon bonheur dans un coin, et commençai à découper un bout suffisamment grand pour boucher le trou de mon manteau. J'essayais de poser un pansement comme je pouvais, la brûlure se trouvant dans un endroit de mon dos difficile d'accès, puis je recouvrai le tout de la couverture découpé. Je fis tenir le tout à l'aide d'un bandage, et refilai les restes de mon manteau. A défaut de couvrir mon dos, il protégeait toujours les bras. J'étais de nouveau prêt, presque remis de mon affrontement avec la tribut du Onze. Il me restait encore quelques blessures à soigner, mais pour le moment j'avais terriblement faim. Je me dirigeai vers le feu, tentant de le faire repartir quand je l'entendis.
Étouffé par le vent, un son aigu, qui arrivait à percer à travers les sifflements. Un sifflet. Et le bruit avait beau me paraître infime, il n'avait pas l'air loin. Je me levai d'un bond, plaçant mon arc et mon carquois sur mon épaule intacte, saisissant mon épée de l'autre main. Il me restait quelque couteau caché dans mon manteau et un peu partout ailleurs. Malgré mes blessures, je n'allais faire qu’une bouchée de cet idiot. Ou de ces idiots avec un peu de chance. Tir groupé, je n'étais pas contre abattre plusieurs tributs en même temps. C'est toujours ça de moins. Je me dirigeai au petit trot vers la banquise, d'où le son semblait me parvenir. D'un pas feutré, je les repérais ; l'abrutit du Neuf, celui que j'avais raté durant le bain de sang et … et elle. Frenchie. La tribut du Douze, celle qui avait fait mieux que moi pendant l’entraînement. Belle pêche Titus ! Je m'approchai doucement, sans un bruit, bandant mon arc en même temps. Je l'avais raté il y a quelques jours, mais pas aujourd'hui. Je laissai partir la flèche, la regardant s'enfoncer dans la chair du bras du garçon. J'explosai de rire en m'approchant des deux tributs. Vu la posture de la blonde, il ne devait pas vraiment partager un pique-nique. C'était le moment rêvé pour attaquer. “ Oh, excusez-moi de vous interrompre mesdemoiselles. ” lâchai-je, l'air faussement désolée. “ Allez-y, continuez, je me chargerais du survivant ! ” Je leur fis signe de la main de ne pas faire attention à moi, un sourire arrogant illuminant mon visage. J'avais dû laisser filer Viha hier, mais ça n'allait pas arriver aujourd'hui. Aucun des deux ne s'en sortirait.
frenchie:
Je le toisais de la tête au pied, résistant à l'immense envie de me jeter sur lui et de lui enfoncer mon poignard dans le crâne. Je pourrais le faire, ce serait facile et rapide et je serais vengée. Je ne demandais pas grand-chose, je ne souhaitais pas qu'il souffre, je voulais simplement qu'il ait peur. Qu'il ait peur de moi, qu'il regrette et qu'il comprenne qu'il n'aurait pas du jouer à ce jeu là avec moi. Je me demandais bien de quoi j'avais eu l'air le premier jour, alors qu'il se tirait pendant que je coinçais la rouquine … Stupide ! Oui, j'avais sans doute eu l'air stupide. Mais si encore c'était important … le véritable problème était autre part. Je lui avais fais confiance, et il m'avait trahi, il s'était tiré, me mettant en danger. Mais pouvais-je vraiment lui en vouloir ? Nous étions aux jeux après tout, et peut-être aurais-je fais la même chose si les rôles avaient été inversés. Non … je ne pouvais pas réellement lui en vouloir, je cherchais surtout un prétexte pour pouvoir l'attaquer sans passer pour un monstre aux yeux de Panem ou bien pour ne pas me sentir comme tel. Encore de la comédie, toujours du spectacle. « Tiens ! Salut nichons ! Dommage qu’il fasse si froid, t’aurais pu refaire ton petit numéro comme pendant le défilé » Toujours aussi insupportable, et toujours aussi bête. N'avait-il pas compris que je le tenais ? Que je ne le laisserais pas s'échapper jusqu'à ce que je fasse ce qui doit être fait ? Alors pourquoi s'enfonçait-il de cette façon ? Non vraiment, je me demandais bien comment il avait fait pour survivre jusqu'ici. « Si tu t’approches de moi, Frenchie, je te jure que je siffle dedans, OK ? Et tu sais ce qui se passera si Titus et Glamoria entendent ça ? Si les tributs vivants viennent ici ? ça finira en bain de sang, comme le premier jour. Alors, recule. » Je levais les yeux au ciel. Croyait-il vraiment que le petit objet dans ses doigts me ferait peur ? Très bien, qu'il siffle. Si quelqu'un se pointe, j'aurais bien le temps de le voir arriver et de déguerpir, et avec un petit peu de chance, j'aurais même réussi à le tuer avant. « Recule. » J'arquais un sourcil avant de lui adresser un sourire cynique. Non, je ne le prenais pas vraiment au sérieux. S'il sifflait, il était perdu, et se mettrait lui aussi en danger. Une expression de défi sur le visage, je décidais de le provoquer à mon tour, en m'avançant de nouveau d'un pas. J'aurais peut-être dû le prendre au sérieux finalement. Il avait sifflé, et même si le sifflet n'avait pas été si fort que ça, il me décida. Il fallait que je le tue rapidement avant que quelqu'un ne rapplique. Serrant le manche de mon arme dans mon poing, j'encrais mon regard dans celui du jeune homme. « Tu viens de faire une terrible erreur … J'espère que tu as eu le temps de dire au revoir à ton amie. » Autant taper là où ça fait mal. Haussant une nouvelle fois les sourcils, je serrais les dents avant de me mettre à glisser vers lui sans le quitter des yeux. J'étais prête, déterminée et rien, ni personne ne pourrait m'en empêcher. Rien sauf la flèche qui venait juste de se planter dans son bras.
Surprise, j’eus un mouvement de recul, et furtivement, je tournais la tête vers l'endroit d'où la flèche avait été tiré. Titus. Mon cœur rata un battement, puis un autre, et ma gorge se dessécha plus qu'elle ne l'était déjà. Titus, carrière du district 2, représentait à mes yeux la pire menace de cette arène. De plus, il avait une dent contre moi, et me l'avait bien fait comprendre par le biais de regard bien placé suite aux révélations des scores. Je n'en avais jamais eu la confirmation, mais il semblait qu'il n'ait pas digéré le fait de ne pas avoir obtenue la meilleure note. « Oh, excusez-moi de vous interrompre mesdemoiselles. » Je le toisais de la tête pied en tentant de ne pas paraître trop effrayée, même si je l'étais en réalité. Je n'étais pas idiote, je ne faisais pas le poids face à lui. Il était entraîné, il ne semblait pas être trop blessé et il avait sur lui plusieurs armes plutôt redoutables. Non, je n'étais pas rassurée. Et, jetant un regard sur Loa-Skann, je devinais qu'il était dans le même état d'esprit que moi. « Allez-y, continuez, je me chargerais du survivant ! » Je déglutis avec difficulté avant de tourner ma tête vers Loa-Skann. Serrant les dents, je baissais mon regard vers la glace. Que faire ? Titus était trop fort, et je ne pensais pas pouvoir le vaincre toute seule. Enfin, peut-être que je pourrais, mais je n'étais pas prête à prendre le risque. Alors, je relevais le regard vers Skann et fis un signe de tête. Je ne lui demandais rien, je lui ordonnais (à contre coeur tout de même) de m'aider. S'il était un tant soi peu intelligent, il comprendrait que c'était la meilleure solution. M'avançant vers lui, je fis glisser mon couteau caché dans la manche de ma doudoune le long de mon bras avant de l'empoigner. Les traits durs, je fis mine d'attaquer Skann avant de me tourner vivement vers Titus et de lancer mon couteau dans sa direction. Je n'avais pas vraiment visé, mais j’espérais qu'il se plante dans son crâne, et qu'il crève sur le coup. Malheureusement, j'allais devoir me contenter de son bras. « Il faudra que tu sois encore en vie pour ça. » Cible approchée. Deux contre Un. Nous avions une chance ! Titus, la terreur de ces jeux, entre nos griffes. Me tournant vers Loana pendant qu'il retirait son couteau, je lui adressa un regard sévère. « Fais diversion ! » lui ordonnais-je en louchant sur sa poche remplie de cailloux. De cette façon, je pourrais m’avancer vers lui sans qu'il me remarque J'étais plus en sécurité près de lui. Il ne pourrait pas se servir de son arc, je pourrais rivaliser contre ses couteaux, et je pourrais peut-être même l'empêcher de se servir de son épée, qui était l'arme qui m'effrayait le plus, et tout ça pendant que Loa-Skann l’assénerait de cailloux ou faisait ce qu'il avait à faire. Le plan semblait presque parfait, et j’exultai à l'idée de mettre Titus à terre. Poussée par l'adrénaline, je me mis à glisser vers Titus. « Ca va saigner Chamberlain. » Sur ces mots, et semblant sortir de nul part, je plantais mon poignard dans sa côte.
loana:
Qu’est-ce que j’avais fait mon dieu ? Qu’est-ce qu’il m’avait pris ? Je gardai les yeux écarquillés, comme choqué par moi-même, ne sachant pas trop quoi dire pour ma défense. Frenchie avait l’air abasourdie, et se demandait clairement comment est-ce que tant de débilité pouvait exister dans un seul corps humain. Je lui adressai l’un de mes sourire désolé, comme si ça pouvait changer quelque chose, comme si elle allait me prendre dans ses bras et me caresser les dos en m’assurant que rien de tout ça n’était grave et qu’elle avait déjà oublié et pardonné mes erreurs. Je pensais être au plus bas avec cette âme tueuse devant moi, et aucune autre défense que mes petites flèches ridicules que je ne savais pas lancer. Je pensais être au fond du gouffre et pourtant, le destin m’offrit une version encore pire de ma mort. Titus. Il se tenait à quelques mètres de nous, l’arc bandé, le regard noir, et semblait déterminé à m’avoir cette fois, lui aussi. Décidément, qu’est-ce qu’ils avaient tous à s’acharner sur moi ? Pourquoi ne visait-il pas Frenchie ? Oh mon dieu, j’essayai de réfléchir, mais c’était peine perdue. J’étais pétrifié, paniqué, et j’arrivais à peine à déglutir sans m’étouffer. Titus… le sanguinaire, méchant, vilain, pas beau du district 02 qui avait déjà essayé de m’arracher la vie. Il avait dû entendre mon sifflet, c’était certain ! Dieu, que je me sentais bête. « Tu viens de faire une terrible erreur … J'espère que tu as eu le temps de dire au revoir à ton amie. » La voix de Frenchie me paraissait bien loin à présent. Ses paroles n’avaient même plus de sens. Mon amie ? De qui parlait-elle ? De Silka surement. Je lui aurai bien planté mon poing dans la figure à celle-là, mais au moment où mon bras se soulevait, une flèche bien placée s’enfonça dedans, m’arrachant un terrible cri de douleur.
Frenchie recula brusquement, pendant que l’autre tribut fonçait sur nous. En baissant son arme, il prit un ton hautain et arrogant et nous adressa la parole. Ce n’était pas la première fois que j’entendais sa voix, mais froussard comme j’étais, elle me donna des frissons. « Oh, excusez-moi de vous interrompre mesdemoiselles. Allez-y, continuez, je me chargerai du survivant ! » Argh. J’étais pris à mon propre jeux ; celui du sarcasme et des moqueries. Je serrai les dents, songeant avec peine qu’avec un bras en moins, je risquais de très mal me battre et que j’étais donc mort d’avance. Un sourire amusé recouvra son visage. Je l’aurais bien baffé lui aussi. « Il faudra que tu sois encore en vie pour ça. » Heureusement pour cette fois, Frenchie avait bien plus de répartie que moi. Je lui jettai un coup d’œil surpris, vu que la première fois que nous nous étions croisés elle avait largement ignoré mes remarques incessante.« Fais diversion ! »m’ordonna-t-elle. Ouais, quand ça t’arrange, connasse. pensai-je. Le jour de notre rencontre avec Glamoria, c’est ce que je lui avais suggéré et elle m’avait encore pris pour un crétin. Heureusement pour elle, je n’étais pas rancunier, et s’il fallait l’écouter pour sauver ma propre vie, j’étais prêt à le faire. Je tournai mon regard vers Titus en déglutissant. J’avais tellement peur que j’en devenais incapable de respirer. Mais, puisque je n’étais pas normal et que certaines connexions de mon système nerveux s’activaient sans que j’y réfléchisse, un bruit strident s’échappa de mon organisme, au moment où je retirai la flèche de mon bras. Je pouvais sentir le sang couler malgré l’énorme protection que formait mon blouson. Je sentais le liquide chaud descendre jusque dans mes doigts. Et à ce moment précis, j’avais envie de mordre ce crétin jusqu’au sang pour qu’il sache ce que ça faisait. « Ca va saigner Chamberlain. » Quelle conne, elle aussi. Ces deux-là étaient tous les deux cons ! Et moi, j’étais vraiment malchanceux. « CA SAIGNE DEJA CRETINE ! » hurlai-je pour essayer d’estomper la douleur. Si je déversais ma rage ailleurs et que j’arrivais à penser à autre chose qu’à ma mort imminente, je pourrai peut-être sauver ma peau. Mais pour l’instant, je me voyais déjà dans ma tombe. Je grinçai des dents en relâchant la flèche ensanglantée au sol. C’était la deuxième fois qu’il essayait de me tuer, qu’est-ce qu’il avait contre moi encore ? Merde ! Je continuai d’hurler, en criant des injures à droite et à gauche. J’essayai de me calmer mais c’était peine perdue. Alors que je gesticulai dans tous les sens, je me souvins des petits cailloux qui tintaient dans mes poches. Pendant que Frenchie se battait avec l’autre au corps à corps, je m’amusais à balancer mes cailloux sur le mâle. C’était le plus dangereux, il valait mieux l’éliminer d’abord, et si nous arrivions à le tuer, peut-être que Frenchie me laisserait tranquille, comme elle l’avait promis au premier jour. « Tu m’as même pas fait mal gros débile ! » Le son de ma voix déconcentra Titus dans son combat contre Frenchie, et il tourna la tête vers moi. J’en profitai pour lui envoyer une de mes plus grosses pierres dans la face. Je n’avais jamais été bon viseur, mais cette fois, elle arriva pile dans son œil. J’avais visé la gorge pour qu’il s’étouffe avec, mais ce n’était pas trop mal non plus.
Mon sourire triomphant s'accentua en voyant leurs deux têtes effrayées. La blonde semblait complètement perdue, s'en était presque jouissif. Elle qui avait eu une meilleure note que moi à l'entraînement, elle avait pourtant l'air bien emmerdée. Qu'est ce qu'elle avait fait de si spécial ? Si elle méritait réellement son onze, c'est qu'elle devait être sacrément bonne. Et si elle l'était, pourquoi me regardait-elle comme si je m'apprêtais à l’étriper. Certes, je m'apprêtais à l’étriper, mais un onze devait pouvoir se défendre, question de logique. Ils restèrent figés un moment, me regardant avec stupeur. Le regard de Frenchie se déroba ; plongée dans ses pensées, elle devait chercher un plan pour s'en sortir. Elle était marrante, s'en sortir la blague. Ça aurait été un bon moment pour l'attaquer, mais après tout, où aurait été le plaisir ? Je voulais me battre, pour de vrai. On s'ennuyait ferme ici, je voulais m'amuser un peu ! Elle releva enfin le regard, et jeta un regard entendue à l'autre tribut. Oh, une alliance. C'était mignon. Du moins, c'est ce que je pensais, jusqu'à ce que Frenchie se retourne, couteau à la main, vers le tribut du Neuf. Intrigué, je ne bougeai pas, regardant la jeune fille s'approcher de son ennemi. Bizarre, je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'ils m'écoutent quand je leur ai dit de s’entre-tuer. Méfiant, je les regardais de loin, espérant que l'un achève l'autre assez rapidement pour que je puisse m'amuser aussi. La blonde fit encore quelques pas vers le garçon, avant de se retourner, et de lancer son couteau de toutes ses forces.
Je ne compris pas tout de suite ce qu'il se passait. Surpris, ce fut le sang que je vis en premier. Dégoulinant de mon manteau, tâchant tous mes vêtements. La douleur vint après. Elle me lança d'un coup, m'arrachant une grimace de douleur. Putain ! “Il faudra que tu sois encore en vie pour ça. ” Sa phrase m'arracha un sourire, malgré la douleur lancinante. Je serrai les dents tout en arrachant la lame de mon bras. Ordonnant à son allié -car apparemment je ne m'étais pas trompé- de faire diversion, je tâchai de fourrer le couteau dans ma poche en empoignant mon arc. Je visai tout d'abord le garçon, m'attendant à ce qu'il exécute les ordres de la blondasse ; il était en train de retirer la flèche que je lui avais planté dans le bras quelques instants plus tôt, le regard effaré, peinant à tenir debout. Je pouffai malgré moi en me reconcentrant sur la fille. Fille qui en avait profité pour me foncer dessus. Je décochai une flèche mais elle ne parvint pas à la toucher. Je jurai en silence, essayant d’attraper une autre flèche. Au moment où je bandai mon arc, c'était trop tard ; elle était là, devant moi. Trop près pour utiliser mon arme. Je jetai avec colère l'arc plus loin, alors qu'elle supprima les quelques mètres qui nous séparait d'un bond. Face à face, je ne vis rien venir. “ Ca va saigner Chamberlain. ” dit-elle en enfonçant son poignard dans les côtes.
Un cri de douleur m'échappa, alors que je projetai violemment mon adversaire en arrière. Elle vola, s'écrasant sur les fesses devant moi. Derrière elle, plus loin sur la banquise, le garçon se tenait toujours debout, tenant son bras blessé comme s'il espérait que la douleur s’atténue. “ CA SAIGNE DEJA CRETINE ! ” Je pouffai malgré moi, rire qui m'arracha une nouvelle grimace de douleur. Lâchant ma blessure à contrecœur, j'empoignai mon épée dans mes deux mains et avançai vers la blonde toujours au sol. “ Vas-y, je t'attend chérie ! ” dis-je, le ton moqueur, emplis de colère. J'abattis mon arme devant moi, alors que Frenchie roula sur le côté, évitant mon coup de justesse. La lame s'enfonça dans la glace, et je dû forcer pour la faire sortir. La douleur dans la poitrine avait entièrement éclipsé celle de la brûlure ou encore du bras, d'un geste vif, je retirai le poignard et le lançai à l'autre bout de la banquise. Je renforçai ma prise sur le pommeau de mon épée, cherchant la tribut du regard. A quelques mètres de moi, elle courait vers son allié, plus loin sur la glace. Je commençai à sprinter pour la rattraper quand le premier caillou m'atteint. En plein dans l'épaule, je ne sentis presque rien d'abord. Je me contentai de l'ignorer, me concentrant sur ma cible devant moi. Le deuxième me parvint dans la tête, en plein dans le crâne. Je levai les yeux sans cesser de courir. Le tribut du Neuf. Ce connard avait les poches pleines de cailloux apparemment. Je grognai bruyamment, tâchant d'éviter les projectiles, au mieux de les ignorer. Elle n'était plus très loin maintenant ; dans un dernier bon je m'élançai, épée à la main. La lame lui lacéra son manteau, entaillant plutôt profondément sa peau. La jeune femme trébucha sous l'impact et tomba dans un bruit sourd sur la glace. Alors que je voulais me stopper pour l'achever, je sentis le sol se dérober sous mes pieds. Impossible de m'arrêter, je glissai, dépassant ma victime à terre. Déséquilibré, je me tombai quelques mètres lus loin, laissant glisser mon épée à quelques mètres de moi. “ Merde ! ” dis-je en rampant pour récupérer mon arme. Je gardai un œil sur la fille, craignant qu'elle ne se relève. “ Tu m’as même pas fait mal gros débile ! ” Je tournai vivement la tête vers le garçon, dépité devant sa répartie. “ Mais … mais ta gueule ! Viens plutôt aider ta blondasse au lieu de me jeter des cailloux ! ” Un sourire de défi au visage, je soutenais son regard ; pas longtemps, puisqu'à peine j'eus prononcé ses mots, il me lança une autre pierre au visage. Une grosse apparemment, qui ne trouva pas de meilleure idée que de venir se loger dans mon œil. Un autre cri m'échappa. Ma vue s'embrouilla, un liquide chaud coula le long de ma joue. Bordel, mais ils étaient sérieux tous ?! Je plaquai une main contre visage, essayant de stopper le saignement. Il m'avait crevé un œil ce connard ! Toujours à terre, je saisis de ma main libre le couteau que Frenchie m'avait planté plus tôt dans le bras. “ Espèce de petite merd ... ” Elle ne me laissa même pas e temps de finir mon insulte. Derrière moi, Frenchie m'avait rejoint et s’empara de la main qui tenait le couteau, m'empêchant de finir son salopard d'allié.
❝chameleon circuit❞
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Sujet: Re: MOCKINGJAY ▷ titus a. chamberlain Sam 29 Déc - 21:03
+ TITUS, MORT Je serai les dents. Encore. Si à une époque je m'amusais à me faire mal pour le plaisir, cette époque était belle et bien résolue. Je ne pouvais même plus compter les points sensibles ; mon corps tout entier était en feu. Chaque recoin, chaque centimètre de ma peau me faisait souffrir. J'avais arrêté le décomptes des blessures ils y a bien longtemps. Je pouvais me rappeler des égratignures du bain de sang, des quelques bleus engendrés par mon combat avec Blythe ; je me souvenais encore de ma brûlure dans le dos et des plaies faite par les mutations après ma rencontre avec Viha, mais le décompte se stoppait là. Au-delà je ne pouvais plus me rappeler de tous ce qu'on m'avait fait subir ; de ce que Frenchie et l'autre abrutit m'avait fait subir plutôt. Un autre gémissement de douleur m'échappa. Si la totalité de mes sponsors ne m'avaient pas laissé tomber après ma pitoyable défaite, mes gémissements devaient avoir fait fuir les derniers. Mais je ne me faisais plus d'espoir, à quoi bon de toute manière. Je ne pouvais plus me défendre. Je ne pouvais plus me battre. J'étais destiné à mourir, pitoyable, achevé par un mauvais tribut ou mort suite à mes blessures. Voilà ce qui m'attendait. J'avais envie de hurler. J'avais envie de laisser aller ma colère, contre Frenchie, contre cette Arène, contre le monde. Mais même pour ça j'étais trop faible.
Après le départ de Frenchie, partie à la poursuite de l'autre tribut du Neuf – qui apparemment n'étais pas réellement son allié, vu comment il avait fui avant que la blondasse est eu le temps de m'achever – j'avais réussi à ne pas sombrer dans le sommeil. Si je m'étais endormi, c’était perdu. Laissé pour mort, j'avais réussi à ramper jusqu'à la Corne. Ramper était bien le mot, puisque je ne sentais plus rien en dessous de la taille ; rien à part une douleur indescriptible, lancinante et insoutenable. Une traînée rougeâtre pour preuve de mon déplacement, je m'étais réfugié dans mon campement, adossé contre un mur, emmitouflé dans toutes les couvertures que j'avais pu dénicher dans mon refuge. Ou plutôt que j'avais pu apercevoir. Car ce connard du Neuf ne m'avait pas raté ; un œil crevé. Un putain d’œil crevé, tout ça à cause d'un coup de chance et d'un caillou bien placé. C'était sans doute parmi mes blessures l'une des plus douloureuses. Celle-ci, et l'entaille qui me coupait l'abdomen en deux, si profonde que je m'étonnais de ne pas voir mes tripes ressortir de mon ventre. Je déglutis à cette pensée. J'étais perdu. Pour de bon. Avec un œil valide et mon incapacité à marcher, comment se pourrait-il autrement ? J'avais échoué. Lamentablement. Et si la seule image qui me raccrochait à la vie était la sienne, si c'était la seule chose qui m'empêchait de sombrer dans les bras de Morphée, je me sentais comme écrasé par le poids de la culpabilité. Je lui avais promis. Promis de rentrer de la retrouver et de vivre avec elle jusqu'à la fin. Promis quelque chose que je ne serais plus capable de tenir. La douleur qui lancinait chaque parcelle de mon corps, n'étais rien par rapport à la peine que j'éprouvais en l'imaginant en larme devant une caisse en bois, devant ma caisse en bois. Et pourtant je m'accrochais à cette douleur de toutes mes forces, son souvenir occultant le reste de mes pensées. Et c'est plongé dans cet état second que les entendis. Des pas. Plusieurs personnes. Aussi infime soit-il, noyés sous le battement du sang dans mes tempes, les bruits se rapprochèrent. J'attrapai le dernier couteau qu'il me restait dans la poche intérieur de mon manteau, et tâchai de mieux m'adosser contre la paroi de la Corne. J'avais récupéré la paire de lunette de vision nocturne de Blythe et les avaient maladroitement posé sur mon nez. Enfin, deux silhouettes se détachèrent de la pénombre, armes à la main. Glamoria et Sagitta.