"My thoughts are stars I cannot fathom into constellations."

Dans un bruit de verre brisé, le vase alla s'écraser sur le sol et se rependit en centaine de petits morceaux à travers la pièce. Le jeune homme resta figé, fixant immobile les éclats de verre sur le sol du magasin. Son regard se releva d'un coup, balayant le magasin du regard à la recherche d'un éventuel témoin. Une vieille dame le regardait fixement, l'air accusateur, les sourcils froncés. Archie sourit maladroitement. Silence gêné, le jeune brun toussa nerveusement. Pas d'employé dans cette partie du magasin, une chance. Sans baisser le regard, Archibald balaya gauchement le sol avec le pied, entassant les débris du vase dans un coin. Un dernier coup d’œil à la grand-mère et il s'éclipsa sans un mot, en jetant derrière lui un billet en guise de compensation.

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“ Tu le regardes marcher gauchement derrière cette grande blonde. Il te faut bien une poignée de seconde avant de pouvoir placer un nom sur ce visage, ce visage que tu trouve ridicule. Archibald Cresta. Il était dans ta classe avant, quand vous étiez à l'école. Très discret, tu ne faisais pas réellement attention à lui, toujours dans son coin, dans son monde à lui, bien loin de la réalité. Trop loin. Un gamin très bien pourtant, tu n'as jamais eu de problème avec lui ; personne d'ailleurs, ne se plaignait de lui si ce n'est pour lui reprocher ses gaffes en séries, maladroit comme il était. Si tu connais son nom, Cresta, c'est surtout à cause de son frère. Alcide Cresta. Le Alcide Cresta. Au Deux tout le monde le connait ce Cresta là, fils aîné du propriétaire de la plus grande compagnie de carrières de son district. La fierté de sa famille, bien loin de son petit frère. Le beau, le glorieux Alcide, celui dont toute les filles sont entichées. Tu n'es pas une exception d'ailleurs, combien de fois t'es-tu imaginée dans ses bras. Et en voyant Archie trébucher sur une pierre, tu te sens soudain désolée pour lui. Quel piètre concurrence il fait ; c'est pourtant dommage. Tu le sais, qu'il n'est pas méchant Archie, ni laid et encore moins bête. Mais il n'a pas le charisme qui caractérise son frère. Et surtout, si l'aîné ne passait pas deux jour au bras d'une même demoiselle, Archibald lui poursuivait la même fille depuis toujours. Tu ne la connais pas vraiment, et son nom t'échappes. Mais tu la regardes, en train de couver son meilleur ami et voisin, Archie, du regard. Elle doit surement être la seule personne dans le district a ne pas le voir, ou alors elle le fait exprès. De ne pas voir à quel point il est fou d'elle. ”

- point de vue d'une habitante du deux

“ Archibald, ton Archie. Tu le regardes essayer d'accrocher une étagère dans votre petite maison. Elle est bien trop penchée à droite, mais il y a tellement mis du cœur que tu n'oses pas lui dire qu'il lui faut tout recommencer. Votre maison ... Cela a beau faire un mois maintenant que vous êtes installé au Onze, tu n'arrives pas à t'y faire. Tu le savais pourtant que tu n'allais pas pouvoir le laisser partir, qu'une fois sa formation de Pacificateur infirmier terminée, tu n'aurais pas le courage de le voir quitter seul votre district natal. Que tu te sentirais obligée de le suivre. Et c'est ce que tu as fais, bien sur, quand il a été appelé au onzième district par son frère aîné, chef pacificateur du district ; tu l'as suivis pour le protéger, comme tu t'étais juré il y a bien longtemps. Toujours veiller sur lui. Archibald était un garçon spécial, tu le savais depuis longtemps, depuis que tu l'avais rencontré toutes ces années auparavant en t'installant dans cette petite maison du Deux. Il était bien trop maladroit, pas assez confiant pour s'occuper de lui-même. Et alors que tu t'étais attaché à lui, tu t'étais confié comme mission de toujours être là pour lui. Te menant aujourd'hui à tout laisser derrière toi pour partir t'aventure dans un nouvel environnement. Et même si tu avais dû partir sans ta famille, sans tout ce que tu avais chez toi, tu n'avais jamais été aussi heureuse qu'à ce moment précis, où ton meilleur ami te présentais, le regard triomphant, le fruit bancal de son labeur de l'après-midi. Pour rien au monde tu n'échangerais ta place, non, jamais tu ne te lasserais de son visage stupide que tu aimais tant. Ton Archie. Tu l'aimais c'était sur, mais à quel point ? Comme une amie, une sœur qui ne cherche qu'à protéger ce qui lui est cher ? Ou plus ? Tu ne sais pas, pas vrai ? Tu ne sais pas comment réagir face à Archie, qui lui n'a jamais eu de doute sur ses sentiments envers toi mais qui faisais de son mieux pour rien ne laisser paraitre. Toi tu n'as jamais su. Et ça te tues. Alors tu tâches de ne pas y penser, et tu continues à profiter du moment présent. ”

- point de vue de maysilee steadworthy

“ Tu serres les dents alors que l'infirmier tamponne doucement la plaie béante sur ta cuisse. Il te sourie doucement, te prévenant que ça va piquer. Piquer ? C'est un euphémisme, tu as plutôt l'impression que ta jambe va se détacher de ton corps frêle et continuer sa route toute seule. Mais pourtant tu ne peux pas lui en vouloir à ton infirmier, il ne veut que t'aider. Surtout que c'est celui que tu apprécies le plus, celui que tu trouves incroyablement gentil et attentionné. Son nom t'échappes, quelques chose de débile ... Architruc, un nom bizarre que tu n'avais jamais entendue avant. Il devait surement venir d'un district riche, ou bien même du Capitole, où l'absurdité des prénoms n'avait pas de limite. Mais malgré son patronyme trop compliqué, et son air maladroit, c'était un bon infirmier. Essayant toujours d'arriver le sourire aux lèvres, de parler de la pluie et du beau, de trouver des mots réconfortant même dans les situations délicates. C'était quelqu'un de bon, chose particulièrement rare avec les batailles qui rageaient aux alentours. Tu te rappelles de la discussion que vous aviez eu quelques jours après ton admission, sur la rébellion et les rebelles, sur ce pour quoi tu te battais. Tu lui avais demandé si lui aussi était un rebelle engagé ; quel ne fut pas ta surprise quand il t'apprit qu'il était en fait Pacificateur, membre d'une famille pro-capitole. Il t'avait expliqué que s'il était resté au Onze malgré la prise du district par les rebelles, ce n'était pas par conviction car il ne croyait ni aux rebelles, ni au gouvernement en place, mais parce que les gens en avaient besoin. Parce qu'il ne pouvait pas laisser le district en guerre, sanglant, il ne pouvait simplement pas partir alors que les patients affluaient plus que jamais dans le petit hôpital. Tu étais resté sans voix devant cet homme qui restait sur le champs de bataille non pas pour remporter la guerre, mais pour réduire les dommages collatéraux. Et depuis ce jour, peu importe le nombre de fois où il pu t'avouer être un froussard de première, tu ne voyais pas plus brave que lui. ”

- point de vue d'un patient d'archibald

:ass:

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