« Et maintenant, veuillez accueillir comme il se doit la gagnante de ces xxème Hunger Games : Donna Whispers. » Les applaudissements la font frissonner d'excitation. Elle l'acclame, la demande, elle répond à son appel, sort de l'ombre et marche le pas gracieux vers Caesar qui l'attend le sourire jusqu'aux oreilles. Elle n'a jamais été aussi belle, dans cette robe d'or qui brille de milles feux. Elle balaie la foule du regard et les salue d'un sourire éclatant. Eblouissante. Elle est éblouissante. Elle lève la main en l'air et se délecte des cris du public. Elle tend à Caesar sa main quand elle arrive près de lui, que ce dernier baise respectueusement, puis, elle s'assoie sur le fauteuil. « Bonsoir Caesar, bonsoir peuple de Panem. » Elle adresse un nouveau sourire à la foule et fixe les caméras. Son regard pétille. Elle a atteint son but : la renommée. Elle a gagnée les jeux, elle est fière. Elle passe à la télé, elle est demandée partout, son nom est sur toutes les bouches, elle est au sommet de sa gloire, et compte bien en profiter un maximum. « Aaaaah, je suis tellement heureuse d'être là. » Elle sourit de plus belle en se tournant vers Caesar qui ne cache pas sa joie. Elle rêve de cette place depuis toute petite, aujourd'hui, elle y est assise. Un rêve qui devient réalité. « Et c'est pour moi un honneur de t'avoir à mes côtés Donna. » Le public crie une fois de plus, et Donna s'amuse avec lui. Oui, c'est ici qu'est se place, c'est ici qu'elle a toujours été. [...] « Donna, nous t'avons tous suivi dans les jeux, et honnêtement, tu as été ex-tra-or-di-naire. Ce fut un réel plaisir de te regarder, te frayer un chemin jusqu'a la victoire. Mais, nous avons vu tout ça de l'extérieur, comment étais-ce dans l'Arène ? Raconte-nous un peu. » La gagnante se redressa, croisa ses genoux et y posa ses deux mains liées. Elle lança un regard à la foule, un autre à la caméra, avant de complètement se tourner vers son hôte. « Ce fut exactement comme je me l'étais imaginé. Dur, mais je m'y attendais, et m'y était préparée. Tuer ces gens n'a pas été aussi facile, mais je ne regrette rien. C'était soit eux, soit moi. Je me suis raccrochée à cette philosophie, et à mon envie de remporter ces jeux. Le tout, c'est de ne pas trop se poser de questions. La seule que l'on doit se poser, c'est de savoir si l'ont veut gagner, ou pas. » Elle marqua une courte pause, le temps de jeter un nouveau regard à la caméra. [...] « Donna, tu l'as joué solo toute la durée des jeux, et tu as étonné tout le monde en refusant de rester avec tes compères carrières. Peux-tu nous expliquer ces choix ? » Elle entreprit le même jeu de regard que pour les questions précédentes, et y mettait du cœur. Comme on le lui avait souvent répété "tout est une question d'attitude". « Je fonctionne mieux toute seule. Dans les jeux, les autres ne sont qu'un embarras inutile, des autres têtes à protéger, des barrières à la victoire. Et les carrières sont les plus dangereux tributs qui soient, rester avec eux aurait constitué un risque que je ne pouvais pas me permettre de prendre. » [...] « Donna, tu sembles être rentré dans l'arène avec une stratégie bien en tête. Est-ce exact ? Si oui, peux-tu nous l'expliquer ? » Son sourire s'étira. Sa stratégie, bien que pas énormément folichonne, avait formidablement portée ses fruits. Jusqu'ici, elle avait refusée d'en parler à qui que ce soit, mais maintenant qu'elle avait gagnée, ça n'avait plus beaucoup d'importance. « Presque la moitié des tributs sont morts le premier jour à la Corne, la plupart tués par les carrières, et certains par moi. Cette bande d'idiots, comme je l'avais prévu, on ensuite investie la corne d'abondance pour en faire leur propriété, dormant chacun à tour de rôle, avec toujours un garde. Armée de mon arbalète, ça n'a pas été bien difficile de les descendre. Les carrières morts, je n'avais plus grand-chose à craindre des autres. Puis, comme les règles le demandent, les autres se sont entretués, et j'ai abattu tous ceux que je croisais. Jusqu'a ce qu'il ne reste plus que moi, et ce garçon du cinq. » Elle fut coupée par Caesar qui poussa un cri d'admiration. Ce dernier posa sa main sur celle de Donna, ferma les yeux et retint sa respiration. « Quelle belle image ... sans doutes la plus marquante de cette édition et l'une toutes éditions réunies. Toi et le tribut du cinq, face à face, à juste quelques mètres l'un de l'autre. Lui crie, et se met à courir vers vous, l'épée à la main, toi, qui dégaine ton arbalète et qui tire, fiouuu, tout droit entre les deux yeux. J'en frissonne rien que d'y penser. » Il s'arrête et regarde vers le public qui se met à applaudir et à siffler. Elle tire une révérence et sourit de plus belle. « Qu'as-tu ressenti à ce moment là Donna ? » Elle refit son jeu de regard, mais, avant de regarder Caesar, ce dernier se perdit dans le vide. Ce qu'elle avait ressenti était très difficile à exprimer par de simples mots. Ca avait été tellement puissant. Tellement que ça en avait été presque terrifiant. Elle avait ôtée la vie du dernier tribut, et elle s'était retrouvée seule dans l'arène, ou vingt-trois jeunes comme elle avaient été tués de sang-froid. Elle eut un grand moment de vide, où elle ne pensa à rien, où elle ne réalisa même pas que tout était terminé, qu'elle venait de remporter cette édition. Jusqu'a ce que son nom retentisse dans l'arène, et dans tout Panem ... « Je ne sais pas quoi dire pour exprimer ce que j'ai ressenti à ce moment-là. Il n'y a pas de mot tellement c'était ... puissant ! » Cette réponse sembla convenir au public qui applaudit de nouveau, et à Caesar qui les accompagna. « Nous comprenons tout à fait ce que tu veux dire, ne t'inquiète pas. Sinon, heureuse que ce soit terminé j'imagine ? » Un petit rire s'échappa de ses lèvres. « Oui. Très heureuse ! Je ne le montrais peut-être pas dans l'arène, mais c'est tout de même très très dur psychologiquement ... » Elle repensa à tous ces tributs innocents qui ont été tués, elle ne s'en voulait pas, elle ne se reprochait rien, mais était quand même désolé pour eux. « Mais je ne regrette pas d'y avoir participé, vu tout ce que ça m'aura apporté, et m'apportera encore. » Et elle conclut cet interview d'un magnifique sourire éclatant.